Agneaux à l’abattoir au Royaume-Uni
On maltraite aussi les aînés ailleurs dans le monde
Les histoires d’horreur impliquant les personnes âgées et la COVID-19 se sont multipliées en Europe et en Amérique du Nord.
En Grande-Bretagne, on n’hésite pas maintenant à parler de catastrophe. Selon des chiffres publiés hier, on estime que 1000 personnes âgées sont mortes des suites de la pandémie dans les maisons de retraite du pays.
Manque de personnel, tests non disponibles, absence de mesures de protection ; les manquements observés ressemblent à ceux qu’on a connus au Québec.
LEURS VIES MOINS IMPORTANTES
Et comme ici, les commentateurs britanniques s’interrogent sur l’importance accordée par nos sociétés aux aînés.
« [Les personnes âgées] sont abandonnées comme des agneaux à l’abattoir. On les laisse mourir parce que leur vie a moins de valeur que celle des plus jeunes », a souligné l’ancienne ministre conservatrice Ros Altmann, dans une chronique publiée hier dans le quotidien Daily Mail.
Une étude dévoilée dimanche par la réputée London School of Economics estime que la moitié des morts attribuables à la COVID-19 dans les cinq pays européens les plus touchés pourraient s’être produites dans les foyers de personnes âgées. La proportion est semblable à celle qui a été constatée au Canada jusqu’à maintenant.
Les États-Unis et le Québec ont aussi connu des vagues de morts dans les résidences pour aînés.
D’UN RECORD À L’AUTRE
Dès le début de la pandémie, en février et en mars, le Life Care Center, en banlieue de Seattle, a été frappé par une série de 43 morts, ce qui laissait craindre le pire pour la suite des choses.
Ce total macabre a été dépassé récemment dans un foyer de la banlieue de Richmond, en Virginie, où 45 morts ont été dénombrés dans les dernières semaines parmi les 160 résidents.
Mal financé, le Canterbury Rehabilitation & Healthcare Center était un véritable foyer d’éclosion pour le virus, rapportent plusieurs médias, à cause de la promiscuité des résidents et du manque personnel.
Plus près de chez nous, à Holyoke, au Massachusetts, 40 vétérans sont décédés récemment dans une maison de retraite en raison de la COVID-19. Comme au CHLSD Herron, à Dorval, une enquête policière a été déclenchée pour faire la lumière sur ces morts probablement évitables.