Des amendes salées réclamées pour les entrepreneurs récalcitrants
Les travailleurs de la construction demandent que la police s’assure du respect de la consigne d’éloignement social de deux mètres sur les chantiers et que les entrepreneurs récalcitrants reçoivent des amendes salées.
Le secteur de la construction domiciliaire doit redémarrer la semaine prochaine, pour éviter que des citoyens en attente d’une nouvelle construction ne se retrouvent à la rue.
Une bonne nouvelle, selon les syndicats représentant les travailleurs, qui sont toutefois vivement préoccupés par le respect des directives de santé publique sur les chantiers.
« DES CONSÉQUENCES SÉVÈRES »
« Il faut qu’il y ait des conséquences sévères pour les récalcitrants, plaide le président du Conseil provincial (International), Michel Trépanier. Il faut s’assurer que les entrepreneurs comprennent le message qu’ils n’auront pas de passe-droit sur la santé. »
Son homologue de la FTQ-Construction ne croit pas que les inspecteurs en santé et sécurité au travail soient suffisamment nombreux pour s’assurer que les consignes seront appliquées à la lettre partout au Québec.
« Peut-être qu’ils pourraient nous donner les corps policiers pour nous aider à faire respecter ça vis-à-vis des contracteurs récalcitrants, que ce soit une amende, que ce soit l’arrêt des chantiers, mais je pense que ça va prendre des mesures claires », insiste le directeur général, Éric Boisjoly.
Selon le patron de l’Inter, le Québec n’a pas droit à l’erreur dans son exercice de déconfinement graduel. « Si l’industrie de la construction dans le secteur résidentiel n’est pas capable de se conformer et on propage le virus, on va être obligé de retourner en pause », dit M. Trépanier.
François Bernier, de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), a assuré « qu’on va faire tout ce qui est possible » pour que la règle des deux mètres de distanciation sociale soit respectée sur les chantiers.
Cela dit, « il ne faut pas tomber dans le ridicule non plus. Deux personnes peuvent se croiser dans un escalier et ils n’en mourront pas. C’est comme lorsqu’on se croise dans une épicerie », a-t-il ajouté.
UN CASSE-TÊTE
Préoccupés par la conciliation travailfamille, les syndicats auraient souhaité que les travailleurs de l’industrie de la construction aient accès aux services de garde d’urgence.
Dès la semaine prochaine, « plusieurs dizaines de milliers » d’ouvriers seront de retour sur les chantiers. Pour plusieurs, il s’agira d’un casse-tête étant donné la fermeture des écoles et des garderies prévue jusqu’au 4 mai.
Au cabinet du ministre de la Famille, on précise que les travailleurs d’autres industries demeurées ouvertes pendant la crise n’ont pas non plus droit d’y faire garder leurs enfants.