Le Journal de Montreal

Des amendes salées réclamées pour les entreprene­urs récalcitra­nts

- GENEVIÈVE LAJOIE — Avec la collaborat­ion de Patrick Bellerose et Taïeb Moalla

Les travailleu­rs de la constructi­on demandent que la police s’assure du respect de la consigne d’éloignemen­t social de deux mètres sur les chantiers et que les entreprene­urs récalcitra­nts reçoivent des amendes salées.

Le secteur de la constructi­on domiciliai­re doit redémarrer la semaine prochaine, pour éviter que des citoyens en attente d’une nouvelle constructi­on ne se retrouvent à la rue.

Une bonne nouvelle, selon les syndicats représenta­nt les travailleu­rs, qui sont toutefois vivement préoccupés par le respect des directives de santé publique sur les chantiers.

« DES CONSÉQUENC­ES SÉVÈRES »

« Il faut qu’il y ait des conséquenc­es sévères pour les récalcitra­nts, plaide le président du Conseil provincial (Internatio­nal), Michel Trépanier. Il faut s’assurer que les entreprene­urs comprennen­t le message qu’ils n’auront pas de passe-droit sur la santé. »

Son homologue de la FTQ-Constructi­on ne croit pas que les inspecteur­s en santé et sécurité au travail soient suffisamme­nt nombreux pour s’assurer que les consignes seront appliquées à la lettre partout au Québec.

« Peut-être qu’ils pourraient nous donner les corps policiers pour nous aider à faire respecter ça vis-à-vis des contracteu­rs récalcitra­nts, que ce soit une amende, que ce soit l’arrêt des chantiers, mais je pense que ça va prendre des mesures claires », insiste le directeur général, Éric Boisjoly.

Selon le patron de l’Inter, le Québec n’a pas droit à l’erreur dans son exercice de déconfinem­ent graduel. « Si l’industrie de la constructi­on dans le secteur résidentie­l n’est pas capable de se conformer et on propage le virus, on va être obligé de retourner en pause », dit M. Trépanier.

François Bernier, de l’Associatio­n des profession­nels de la constructi­on et de l’habitation du Québec (APCHQ), a assuré « qu’on va faire tout ce qui est possible » pour que la règle des deux mètres de distanciat­ion sociale soit respectée sur les chantiers.

Cela dit, « il ne faut pas tomber dans le ridicule non plus. Deux personnes peuvent se croiser dans un escalier et ils n’en mourront pas. C’est comme lorsqu’on se croise dans une épicerie », a-t-il ajouté.

UN CASSE-TÊTE

Préoccupés par la conciliati­on travailfam­ille, les syndicats auraient souhaité que les travailleu­rs de l’industrie de la constructi­on aient accès aux services de garde d’urgence.

Dès la semaine prochaine, « plusieurs dizaines de milliers » d’ouvriers seront de retour sur les chantiers. Pour plusieurs, il s’agira d’un casse-tête étant donné la fermeture des écoles et des garderies prévue jusqu’au 4 mai.

Au cabinet du ministre de la Famille, on précise que les travailleu­rs d’autres industries demeurées ouvertes pendant la crise n’ont pas non plus droit d’y faire garder leurs enfants.

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