On ne pige pas n’importe comment dans son REER
Piger dans son REER pour équilibrer son budget est l’une des dernières choses à faire quand on vient de subir une baisse importante de revenu.
Il faut d’abord avoir élaboré un plan de réduction des dépenses, vidé ses comptes bancaires et son CELI. Ensuite, on peut utiliser sa marge de crédit hypothécaire, puis ses cartes de crédit (et encore, ça dépend des cas).
Bien des gens auront vite épuisé ces options, n’ayant pas d’argent de côté ailleurs dans un compte REER. L’erreur à éviter serait de puiser directement dans son REER les montants dont on a besoin, rappelle Michel Carrière, planificateur financier retraité, aujourd’hui consultant et formateur.
PASSER PAR LE FERR, QUEL QUE SOIT L’ÂGE
Selon le spécialiste du décaissement, on devrait dans un premier temps transférer l’argent du REER vers un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR), et le retirer ensuite du FERR, que l’on ait 65, 50 ou 35 ans.
Les sommes en provenance du FERR sont considérées comme des revenus de retraite, au contraire de celles retirées du REER. Au Québec (et non au fédéral), quel que soit l’âge, les retraits du FERR donnent droit à un crédit d’impôt « pour revenu de retraite » qui peut atteindre quelque 425 $.
Ce crédit disparaît progressivement à mesure que le revenu augmente, mais on ne perd rien à faire transiter ses liquidités par le FERR. En revanche, si on ne le fait pas, il est garanti qu’on ne verra pas la couleur de ce crédit d’impôt.
LES MULTIPLES AVANTAGES DU FERR À 65 ANS
Rien ne justifie de retirer de l’argent directement du REER, encore moins à partir de 65 ans. À partir de cet âge, un crédit d’impôt fédéral s’ajoute à celui de Québec.
Aussi, il faut rappeler que les retraits du FERR se qualifient pour le fractionnement de revenu avec le conjoint. Cette stratégie fiscale ne fonctionne pas avec le REER.
Enfin, il est souvent possible de soustraire les retraits du FERR du calcul du
Supplément de revenu garanti (SRG) et de l’Allocation au conjoint, selon Michel Carrier. Ce n’est pas le cas des retraits REER qui pénalisent lourdement les bénéficiaires de ces prestations destinées aux personnes âgées à faibles revenus.