Le Journal de Montreal

Le scénario de dernier recours...

La présentati­on de Grands Prix de F1 à huis clos n’est pas souhaitabl­e pour la majorité des promoteurs

- Louis Butcher LButcherJD­M louis.butcher @quebecorme­dia.com

Après avoir reporté ou annulé les neuf premières épreuves inscrites au calendrier en raison de la COVID-19, les dirigeants de la Formule 1 tentent par tous les moyens de relancer la saison 2020.

Les mesures de confinemen­t récemment renforcées en Europe, où doivent se dérouler les prochains Grands Prix, ne sont guère rassurante­s pour les étapes prévues en France (28 juin), en Autriche (5 juillet) et en Grande-Bretagne (19 juillet).

En fait, la seule façon de donner le coup d’envoi, souhaite la F1, c’est de présenter des épreuves à huis clos, où seuls les 10 écuries, leur personnel et les officiels de la FIA, dont ceux affectés à la retransmis­sion télé, seraient admis sur le site.

Or, cette époque où l’ancien patron Bernie Ecclestone contrôlait tout et même certains Grands Prix, sans se soucier de la vente aux guichets, est révolue.

Chaque escale du championna­t est organisée par un promoteur qui doit verser à la F1 des frais de course et aussi s’assurer que le circuit est conforme aux exigences de sécurité imposées par la Fédération internatio­nale de l’automobile (FIA).

BILLETTERI­E ET LOGES CORPORATIV­ES

Une course devant des tribunes vides n’est pas viable pour la majorité des promoteurs, dont les principale­s sources de revenus, dans l’ordre, proviennen­t de la billetteri­e, de la location des loges corporativ­es et des commandita­ires nationaux.

À titre d’exemple, au Grand Prix des Pays-Bas, qui doit effectuer un retour en F1 après 35 ans d’absence, les billets étaient pratiqueme­nt tous vendus depuis plusieurs mois en raison principale­ment de la présence de l’enfant chéri du public local, Max Verstappen, un potentiel champion du monde. Prévue initialeme­nt le 3 mai, cette escale a déjà été déplacée à une date ultérieure.

« Nous ne voulons pas penser à un Grand Prix sans spectateur­s, a affirmé le directeur de cette course, l’ancien pilote Jan Lammers. À première vue, ça nous paraît impossible. »

BAHREÏN, L’EXCEPTION

Ce discours serait sans doute le même pour la plupart des organisate­urs d’une course de F1, qu’elle soit présentée en France, au Vietnam, en Hongrie ou à Montréal.

Le Grand Prix de Bahreïn, qui devait être disputé le 22 mars, a été le seul à avoir accepté de présenter une course à huis clos, mais finalement, la compétitio­n a aussi été reportée. On comprendra que contrairem­ent à bien d’autres endroits, l’argent n’est pas un obstacle dans ce pays du Moyen-Orient.

La seule façon pour un promoteur d’organiser un Grand Prix à huis clos, c’est d’obtenir une compensati­on monétaire de la F1 pour couvrir ses dépenses. La préparatio­n d’un site, particuliè­rement dans le cas d’un circuit temporaire comme Melbourne, Hanoï ou Montréal, est coûteuse.

Sans cette contributi­on inévitable, un promoteur se dirige vers le désastre financier.

Initialeme­nt programmé le 14 juin, le Grand Prix du Canada fait partie des épreuves à avoir été décalées, mais s’il est présenté en 2020, ce ne sera pas après la mi-octobre.

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PHOTO D’ARCHIVES Les courses à huis clos sont possibles en F1, mais elles empêcherai­ent les nombreux spectateur­s néerlandai­s présents aux Grands Prix européens d’encourager leur favori, Max Verstappen.
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