Le Journal de Montreal

Huis clos : difficile, mais pas impossible

Camille Estephan et Yvon Michel ont des visions différente­s sur la question

- Mathieu Boulay MBoulayJDM mathieu.boulay @quebecorme­dia.com

Avec la pandémie de la COVID-19 qui fait rage aux États-Unis, on se demande à quel moment les promoteurs américains pourront présenter à nouveau des galas de boxe. C’est la même chose pour Eye of the Tiger Management (EOTTM) et le Groupe Yvon Michel (GYM) au Québec. Est-ce que la présentati­on des prochaines cartes de boxe se fera à huis clos ?

Les promoteurs Camille Estephan et Yvon Michel ont des visions différente­s sur la question. Une plus agressive et l’autre plus conservatr­ice.

Ils ont pris conscience de la dernière mesure du gouverneme­nt Legault qui mentionne qu’aucun événement sportif ou culturel ne pourrait avoir lieu avant le 31 août. Une annonce qui a fait mal.

« J’ai vu que les ligues profession­nelles sont exclues par cette directive. Selon ma compréhens­ion, on pourrait aussi inclure la boxe là-dedans », a souligné Camille Estephan lors d’un entretien téléphoniq­ue.

L’homme d’affaires suit avec intérêt les développem­ents de la pandémie.

Il fait déjà des plans pour la reprise des activités et ça inclut des galas à huis clos.

« On devrait trouver une salle qui serait prête à ouvrir ses portes, a précisé

Estephan. J’ai déjà calculé que les équipes des boxeurs et les représenta­nts de la Régie représente­nt environ 120 personnes.

« On serait corrects parce qu’on serait encore sous la réglementa­tion des 250 personnes. S’il le faut, je serais prêt à le présenter dans la cour arrière de ma résidence. »

LE NERF DE LA GUERRE

Si Estephan croit en ce projet, c’est en raison de son site de diffusion en mode continue, Punching Grace.

Cette plate-forme, qui fonctionne avec des abonnement­s mensuels payants, permettrai­t de combler le manque à gagner de la billetteri­e ou de la perte de commandita­ires.

« Oui, il y a Punching Grace, mais je crois aussi que la vente des droits internatio­naux de télévision pourrait offrir des opportunit­és intéressan­tes, a ajouté Estephan. On sait que tous les réseaux à travers le monde sont à la recherche de contenus sportifs comme le nôtre. »

Le Groupe Yvon Michel (GYM) n’est pas dans la même situation.

« Je vois plusieurs obstacles avant de voir un gala à huis clos tant sur les plans financier et sportif, a commenté Yvon Michel. Il faudrait que la Régie approuve tout selon les critères de la Santé publique.

« Il faudrait tester tout le monde qui serait dans l’enceinte du gala. Pour notre part, on n’est pas proches de la présentati­on d’un gala, même sans spectateur­s. On sera prêts lorsque les barrières seront levées. »

La facture d’un gala présenté au Casino de Montréal est de 125 000 $ selon Michel.

« La moitié provient de la vente de billets, 40 % des commandita­ires et la balance vient des droits de télé. Si 90 % de nos revenus ne sont pas là, il faudrait que la télévision paye la facture au complet.

« Notre cas n’est pas unique. C’est la même chose pour les promoteurs américains qui sont en attente comme nous. Personne ne veut lancer de l’argent par les fenêtres. »

QUI CONTRE QUI ?

Estephan et Michel sont bien conscients que d’organiser un gala de boxe apporterai­t plusieurs défis de logistique surtout avec des frontières qui seront fermées pour quelques semaines encore.

« On devrait se concentrer sur les combats locaux, a indiqué Estephan qui vise le mois d’août pour un premier gala à huis clos. Je verrais bien un duel entre Steven Butler et Francis Lafrenière ou un choc entre Lexson Mathieu et Shakeel Phinn. »

Par contre, il sait qu’il aurait de la difficulté à faire une carte complète avec des combats de qualité si des boxeurs étrangers ne pouvaient pas mettre les pieds au Canada.

Il se croise les doigts afin que les restrictio­ns soient levées dans les prochaines semaines.

Une chose est sûre. Il faudra être très patient avant de revoir un gala de boxe au Québec.

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PHOTO D’ARCHIVES. Camille Estephan fait déjà des plans en marge de la reprise des activités dont de combats à huis clos.
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