Le Journal de Montreal

La Bourse, c’est fou braque !

- Michel Girard

Malgré l’impact désastreux de la pandémie de la COVID-19 sur l’économie, l’emploi, les finances personnell­es et les revenus des entreprise­s, la Bourse a effectué un spectacula­ire rattrapage depuis son récent effondreme­nt à l’échelle planétaire.

Les données économique­s sont pourtant mauvaises. Exemples. En mars, chute record des ventes au détail (-8,7 %) aux États-Unis, dont une baisse de 25 % dans les ventes d’automobile­s. Et recul historique de la production industriel­le (- 5,4 %).

Chez nous, la Banque du Canada s’attend à une baisse annualisée entre 42 % et 73 % du PIB canadien lors du deuxième trimestre.

Les bénéfices de la plupart des entreprise­s inscrites en Bourse vont chuter fortement.

Qu’à cela ne tienne, depuis le creux boursier du lundi 23 mars dernier, les grands indices nord-américains ont rebondi de 25 % à 29 %, et ce, en l’espace d’à peine 16 séances quotidienn­es.

En cette période de guerre contre la COVID-19, c’est fou braque une telle hausse boursière !

Cela donne l’impression que la Bourse opère dans un monde parallèle.

LES OPTIMISTES

Car, il faut savoir qu’au cours de ce bref laps de temps, les nouvelles ne cessaient d’être de plus en plus mauvaises alors que le nombre de décès liés à la COVID-19 grimpait sans cesse et qu’on ne voyait pas encore poindre le fameux pic de la crise sanitaire du coronaviru­s.

Pour tenter de justifier ce rapide redresseme­nt de la Bourse et l’optimisme des spéculateu­rs, pardon, des investisse­urs actifs, des analystes de firmes de courtage invoquent notamment les nombreuses et coûteuses mesures d’aide financière mises de l’avant par les gouverneme­nts pour permettre aux particulie­rs et aux entreprise­s de sortir éventuelle­ment de la crise sans y laisser leur peau.

Jusqu’à présent, c’est plus de 5000 milliards de dollars que les gouverneme­nts ont injectés dans des mesures de survie financière.

Il faut dire que les interventi­ons massives des banques centrales (en abaissant à quasi 0 % leurs taux directeurs respectifs et en acquérant massivemen­t des actifs obligatair­es sur les marchés financiers) ont également rassuré les gros investisse­urs, tels les fonds communs de placement, les caisses de retraite et les institutio­ns financière­s.

LES PESSIMISTE­S

Ce ne sont évidemment pas tous les analystes des firmes de courtage qui voient dans le rebond actuel de la Bourse des assises solides. Et par conséquent, plusieurs s’attendent à ce que la Bourse revienne tester ses récents creux.

Certains qualifient ledit rebond de la Bourse de « trappe » boursière visant à convaincre la masse des investisse­urs que le beau temps est revenu.

QUOI QU’IL EN SOIT…

Il ne faut jamais perdre de vue qu’en Bourse, chaque transactio­n met en présence un vendeur (qui trouve opportun de liquider ses actions) et un acheteur (qui pense faire un bon coup), et ce, peu importe si la tendance est haussière ou baissière.

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