Legault ne dit pas non à la réouverture des petits commerces
Il refuse d’empêcher les grandes chaînes de vendre des produits non essentiels
Face à la colère des petits commerçants, le premier ministre du Québec, François Legault, a ouvert la porte, hier, à leur réouverture parce qu’ils « se font faire une compétition un peu injuste par les grandes surfaces ».
« On est en train de regarder avec la santé publique […] de permettre aux petits commerces de recommencer à pouvoir vendre leurs produits, surtout les petits commerces qui se font faire une compétition un peu injuste par les grandes surfaces », a indiqué le premier ministre François Legault lors de son point de presse.
Plutôt que d’empêcher les grandes chaînes de vendre des produits non essentiels comme le demandaient des petits détaillants, François Legault a dit vouloir leur réouverture prochaine.
Hier, Le Journal racontait l’histoire de nombreux petits commerces d’ici qui saisissent mal pourquoi ils doivent rester fermés contrairement aux grandes bannières.
« On est en train, avec le Dr Arruda, de mettre en place des consignes pour qu’entre autres le deux mètres soit respecté, mais on est en train de regarder, là, prochainement, pour rouvrir ces commerces », a expliqué le premier ministre.
STATIONNEMENTS VIDES
Hier avant-midi, les stationnements des bannières québécoises de couvre-planchers et de décoration comme Flordeco, à Repentigny, étaient toujours vides, alors que celui du RONA de Saint-Bruno bouillait d’activité.
Croisé au RONA, le contremaître de DM Construction, Marc Maurice, avait un pincement au coeur de ne pas pouvoir encourager les petits détaillants d’ici.
« C’est injuste. J’ai hâte de pouvoir acheter de nouveau chez les petits commerçants », a-t-il dit.
« C’est complètement inéquitable. Pourquoi ai-je le droit de venir ici et pas au centre d’achat ? » a déploré Sylvain Charron, v.-p. de la compagnie de courtage Oberfeld Snowcap, attrapé au Home Depot, à quelques rues de là.
« C’est bien beau acheter québécois, je suis bien pour ça, mais des fois, c’est plus cher, trop cher, et il y a plus de choix dans les grandes surfaces », a soupiré pour sa part la brigadière Louise Baril, au bout de la rangée.
Hier, quand Le Journal a demandé à Home Depot s’il pouvait envisager de fermer certaines sections de ses magasins, comme le demandent les petits détaillants québécois, l’entreprise n’a pas donné suite à notre demande.
Chez RONA, on a tôt fait de rappeler que les quincailleries ont été désignées parmi les services essentiels depuis le début de la crise par Québec. « Dans ce contexte, nous gérons nos magasins de façon responsable tout en respectant les recommandations des autorités en santé publique et en prenant toutes les mesures préventives nécessaires », a précisé sa porte-parole Valérie Gonzalo.