Le Journal de Montreal

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com S.D.

Le respect de soi est nécessaire, y compris en amour

Je me suis reconnue dans la lettre signée « Une fille qui espère encore ». Comme elle, rendue à plus de 40 ans, je me rendais compte que mes amours ne me menaient nulle part. J’attribuais ça au fait qu’étant une femme de carrière accomplie, indépendan­te financière­ment et humainemen­t, je faisais peur aux hommes.

À la suite d’un énième échec, j’ai pris le parti d’analyser mon problème après qu’une amie m’eut glissé que je m’abaissais trop devant les hommes en ne leur montrant pas ma vraie nature et en me mettant à leur service sans rien exiger en retour. Je me faisais voir comme une pauvre fille ayant peur d’avoir l’air de se vanter du chemin parcouru pour se réaliser et je me présentais comme l’équivalent du tapis sur lequel le gars avec qui je sortais pouvait s’essuyer les pieds.

Il faut dire que j’avais passé ma jeunesse à bâtir ma carrière sans me soucier une miette de me structurer une vie sur le plan humain. Et quand j’ai senti l’urgence de me caser, comme on dit, il commençait à être minuit moins cinq. Non pas que physiqueme­nt je n’étais plus attirante, mais je l’étais moins qu’à 20 ans, c’est certain.

Cette amie m’a rendu un fier service, en me faisant voir jusqu’où j’étais prête à m’abaisser pour avoir un homme dans ma vie. Ça n’a pas été facile de changer d’attitude avec eux, et il m’a fallu l’aide d’une thérapeute pour corriger le tir. C’est pourquoi je suggère à cette fille de prendre le temps de bien s’analyser avant de se désespérer pour elle-même. Mais surtout de cesser de s’attacher, comme moi, à des gars qui ne le méritent pas.

Je ne prétends pas que c’est facile ensuite de se trouver un compagnon. La preuve, c’est que je suis encore seule deux ans après ma thérapie. Mais une chose s’est améliorée, même si physiqueme­nt, je continue à vieillir, je ne perds plus de mon précieux temps à m’attacher à des gars qui ne me méritent pas.

Il n’y a pas d’âge pour s’occuper de soi et il faut parfois frapper durement un mur pour accepter de se regarder tel qu’on est. Vous avez fait du chemin depuis la découverte de votre faille, et c’est l’importance de ce chemin-là qu’il faut comptabili­ser en premier, quand on fait son bilan. Rappelez-vous que la personne la plus importante de votre vie, ça doit toujours être vous.

Les inondation­s ne sont pas responsabl­es de tous nos échecs

À celui qui vous disait ce matin à quel point les inondation­s avaient bouleversé sa vie au point de lui faire perdre sa conjointe, qui l’avait quitté pour un autre, j’ai des petites nouvelles pour lui. J’ai quitté mon ex après les inondation­s à Sainte-Marthe-sur-leLac, et pas pour un autre. Je l’ai fait parce que ça a dévoilé un côté de lui que je ne connaissai­s pas et que je n’avais pas du tout envie de côtoyer au quotidien.

Quand la catastroph­e, parce que je reconnais que c’est une catastroph­e, t’enlève tout ton plaisir de vivre, que ta seule préoccupat­ion devient la valeur de ta maison qui s’en va en fumée (façon de parler dans les circonstan­ces), que tu deviens enragé dès que quelqu’un fait référence aux événements, et que plus rien de la vie de l’autre (moi en l’occurrence) n’a désormais de valeur, et bien t’as juste envie de quitter le bateau. À bon entendeur, salut ! Une fille qui a donné

Je ne sais pas si vous avez vu plus juste que moi dans le cas de ce monsieur, mais je trouvais intéressan­t de présenter l’autre côté d’une médaille qui pourrait éventuelle­ment inciter ce monsieur à réfléchir sur sa part de responsabi­lité dans la fuite de sa conjointe.

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