PORTRAIT D’UN ATHLÈTE
MAÏTÉ BOUCHARD
Ayant commencé à pratiquer une multitude de sports alors qu’elle était toute jeune, Maïté Bouchard a décidé d’essayer l’athlétisme à l’âge de 16 ans. Il n’en fallait pas plus pour qu’elle tombe immédiatement en amour avec cette discipline dans laquelle elle a su s’illustrer au fil des ans, autant un niveau national qu’international. Malgré une saison 2019 difficile marquée par une commotion cérébrale, l’étudiante en médecine a redoublé d’efforts pour progresser vers son but ultime : représenter le Canada aux Jeux olympiques.
Quel est le plus grand défi que tu as relevé au niveau sportif?
Ma chute en demi-finale aux Jeux panaméricains à Lima, au Pérou, l’été dernier. À 150 m de la fin de la course, alors que j’étais en bonne position pour me qualifier pour la finale, un coup de spike venant de l’arrière m’a fait chuter brutalement. Une commotion cérébrale et quelques points de suture plus tard, ma saison venait de prendre fin, sans espoir de championnat du monde et sans brevet pour la suite. À un an des Jeux olympiques, ce fut très difficile à accepter, mais cette mésaventure m’a permis de me recentrer sur les raisons pour lesquelles je courais. À y repenser, je crois même que je suis finalement ressortie plus motivée et plus forte de cette expérience.
Quelles qualités as-tu développées grâce à l’athlétisme ?
Ma chute à Lima m’a appris à être résiliente et à persévérer. Le sport nous permet de nous développer en tant qu’athlète, mais également en tant que personne. C’est à travers les entraînements, les blessures et les compétitions que j’ai réussi à acquérir des qualités et des compétences qui me seront utiles tout au long de ma vie, notamment au niveau professionnel et pour une future conciliation travail-famille: la capacité d’adaptation, la gestion du stress, le sens de l’organisation, la discipline et la confiance en moi.
Qui est ta source d’inspiration ?
Il s’agit de mon frère aîné qui a été un acteur majeur dans ma quête vers l’excellence. Sa passion pour le ski de fond et sa discipline à l’entraînement m’ont grandement influencée à mes débuts. C’est en partie grâce à lui que j’ai eu le désir de me dépasser dans un sport, car je voyais tout ce que ça pouvait lui apporter. J’avais moi aussi le goût de vivre de beaux moments en compétition et en camp d’entraînement et de voir le résultat de mes efforts.
Que trouves-tu le plus difficile lors des compétitions à l’étranger ?
Le transport et le décalage horaire dont on sous-estime trop souvent l’impact sur nos performances, puisqu’ils viennent drainer beaucoup d’énergie. Il y a aussi le fait de devoir constamment s’adapter à un nouveau milieu qui ne nous donne pas toujours accès à tout ce dont on aurait besoin pour s’entraîner de façon optimale, à quelques jours seulement de la compétition.
Quels conseils donnerais-tu à un jeune pratiquant un sport de haut niveau?
Je lui dirais de ne pas avoir peur d’oser s’investir dans un sport de haut niveau tout en continuant ses études. On est parfois surpris des portes qui peuvent s’ouvrir. Croire que tout est possible et faire des choix en conséquence donnent inévitablement des résultats surprenants! Aussi, il ne faut pas se laisser décourager par les discours négatifs de certains et savoir s’entourer des bonnes personnes, tout ça en demeurant proactif.
Qu’est-ce qui t’a poussée à étudier en médecine ?
Je sais que je veux me diriger vers le domaine de la santé depuis le secondaire. J’ai décidé d’étudier en médecine parce que je voulais comprendre le fonctionnement du corps humain, tout en aidant les gens. C’est un métier fascinant et très varié : on peut y combiner la science, la recherche, la psychologie, les relations humaines, etc. J’aime aussi l’adrénaline qu’on ressent aux urgences ou en salle d’opération. Je suis une personne qui aime ça quand les choses bougent, un aspect que je retrouve tous les jours à l’hôpital.
Y a-t-il une cause qui te tient particulièrement à coeur?
J’essaie de promouvoir l’activité physique et une saine alimentation, car celles-ci jouent un rôle déterminant dans la réussite scolaire. Je crois que ça fait partie de mon devoir d’athlète et d’étudiante en médecine d’être une ambassadrice au quotidien pour cette cause. Chaque année, je donne aussi quelques conférences à des élèves du secondaire pour leur parler de la conciliation études-sport et de la réalité des athlètes de haut niveau.