LA MÈRE DE STEVEN FINN EMPORTÉE PAR LE VIRUS Grâce à « la bonté » d’une infirmière, l’ex-joueur des Nordiques a pu voir sa mère une dernière fois
Habitué de commenter les chiffres, les statistiques ont pris une tout autre dimension pour l’analyste sportif et l’ex-Nordique Steven Finn lorsqu’il a réalisé que sa mère, décédée de la COVID-19 cette semaine, faisait désormais partie du bilan quotidien du premier ministre François Legault.
« Ma maman fait partie des 75 décès reliés au COVID 19 hier [mardi] au Québec. Tu vois les stats de façon différente », a écrit Steven Finn sur les médias sociaux pour annoncer le triste décès de sa mère.
« Ça m’a frappé. Tu vois les corps, la morgue. On entend les statistiques tous les jours, mais c’est des vies humaines, nos proches, les voisins », raconte-t-il en acceptant de parler de ce qu’il a vécu.
Résidente du CHSLD Sainte-Dorothée de Laval, l’un des épicentres de la crise au Québec, Corine Lavoie a malheureusement été infectée par le virus. Souffrant de démence et d’Alzheimer, la mère de l’ex-joueur était déjà faible lorsqu’elle a contracté le virus.
Dans les derniers jours, Mme Lavoie était incapable de manger, fiévreuse et avait de plus en plus de difficulté à respirer. Les employés ont malheureusement constaté que la fin approchait.
UN DERNIER APPEL VIDÉO
Avant qu’elle ne parte, Steven Finn a cependant pu profiter de « la bonté » d’une infirmière, qui a pris le temps de faire un appel FaceTime afin qu’il voie sa mère une dernière fois.
« Elle était sûrement débordée, mais elle a pris le temps pour que je parle à ma mère », raconte-t-il avec reconnaissance.
« Merci Amélie ! » a répété Steven Finn sans avoir eu le temps, dans l’émotion, de lui demander son nom au complet.
« L’empathie que j’ai ressentie c’était incroyable, c’est du monde incroyable », plaide-t-il.
L’analyste se rendait souvent au CHSLD Sainte-Dorothée visiter sa mère.
« On finit par connaître le staff et les bénéficiaires. »
DES MOTS RASSURANTS
Il a été d’autant plus impressionné par la « chaleur » de l’infirmière Amélie qu’elle en était à son premier quart de travail au CHSLD Sainte-Dorothée, alors qu’elle était venue prêter main-forte.
« Elle avait commencé hier [mardi], elle ne connaissait pas ma mère, elle venait juste d’arriver », raconte l’ancien défenseur de la LNH.
Au-delà du geste d’Amélie, le fils endeuillé a une pensée pour tous les employés des CHSLD qui travaillent actuellement au péril de leur santé.
« L’EMPATHIE QUE J’AI RESSENTIE C’ÉTAIT INCROYABLE, C’EST DU MONDE INCROYABLE. »
– Steven Finn, à propos des travailleurs dans les CHLSD
« C’est comme aller à la guerre », illustre-t-il.
Corine Lavoie est partie quelques heures après que son fils lui eut parlé par vidéo.
« Je lui ai dit d’arrêter de se battre, de partir en paix », raconte Steven avec force.
L’ancien joueur de hockey lui a aussi parlé de son fils, Cédric, décédé en 2017 d’un cancer.
« Mon garçon va l’accompagner ». Sa mère a entrouvert un oeil pendant la discussion. Un petit signe qui « a fait du bien » au fils juste avant de mettre un terme à leur dernière discussion avant son départ quelques heures plus tard.
Au-delà de son drame, Steven Finn remarque à quel point les résidences de personnes âgées comme celles de Sainte-Dorothée « sont en train de se vider ». « C’est triste, comme société on doit se regarder dans le miroir », en faisant référence à la façon dont les aînés sont traités.