En date du 16 avril...
Tout change de jour en jour. Tellement qu’à un moment donné, faut bien arrêter la fuite du temps. Faut poser des questions. Faut faire le point.
Mais dans le fond, on se retrouve dans le même cercle temporel. Hier, François Dumontier a répondu aux questions. Mais en répétant que ce qu’il disait était vrai le 16 avril. Après…
Entrevue avec la ministre Caroline Proulx en après-midi. Une ministre ouverte et dédiée à sauver de larges pans de l’industrie touristique du Québec. Et qu’a-t-elle répété après chacune de ses réponses ?
« Ce que je dis là, c’est vrai en date du 16 avril. Personne ne sait exactement comment les choses vont tourner. Nous sommes dans l’inconnu. »
Chase Carey expliquait hier que la F1 pourrait présenter trois Grands Prix en quatre semaines à Silverstone, en Angleterre, pour lancer la saison. Pensez-vous que ça énervait beaucoup François Dumontier ?
« C’est un scénario envisagé. C’est vrai le 16 avril. Des scénarios semblables, il s’en fait plusieurs par semaine. La situation évolue, on va voir demain », a répondu Dumontier.
PAS DE GP SANS LA SANTÉ
La situation est incroyablement complexe. François Dumontier est un promoteur d’un Grand Prix parmi une vingtaine d’autres. Avec des écuries italiennes, anglaises, allemandes et des pilotes et des ingénieurs de plusieurs pays. La plupart affectés par la COVID-19.
En plus, Dumontier a des partenaires publics comme le gouvernement du Québec, celui d’Ottawa, Tourisme Montréal et la Ville pour quelques millions en argent et en services.
Tous ces contrats sont valables jusqu’en 2029. Sauf que tous ces contrats contiennent une clause en cas d’annulation d’un Grand Prix. Mais aucune clause ne concerne un report de Grand Prix.
Les gouvernements investissent une vingtaine de millions dans l’événement touristique le plus important au pays. Ils rentrent dans leur argent grâce aux dizaines de millions dépensés à Montréal et au Québec pendant la présentation du Grand Prix. Il faut ajouter l’extraordinaire visibilité que Montréal reçoit par la présentation de la course sur les réseaux les plus importants de la planète.
Mais si la course est présentée en octobre, les retombées seront-elles les mêmes ? Qu’est-ce qui va se passer ?
COMMUNICATION CONSTANTE
La bonne nouvelle, c’est que François Dumontier est en communication constante avec Chase Carey, de Liberty Media, et de la F1, avec le fédéral et surtout avec Caroline Proulx.
« Je pense qu’on peut étirer notre chance jusqu’au 20 octobre environ. Après, la température devient un vrai problème. Au lieu de lancer l’été, on lancera l’automne et le retour de la vie normale au Québec. Mais c’est vrai le 16 avril, on ne sait pas comment tout va évoluer. Ce que je sais, c’est que les partenaires, tant publics que privés, veulent collaborer et veulent permettre au Grand Prix du Canada d’être présenté si possible dans des conditions sécuritaires pour la santé des gens. Ou de revenir s’il le faut en 2021 », de dire Dumontier.
Autre point encourageant, Chase Carey a dit et écrit à Dumontier que le Grand Prix du Canada aurait un traitement privilégié.
« Pour qu’une saison soit officielle, les règlements exigent la présentation de huit courses sur au moins trois continents. Montréal serait la course de l’Amérique du Nord », d’expliquer Dumontier.
UNE MINISTRE DE TERRAIN
Québec est en attente. Une attente bienveillante en date du 16 avril. La ministre Caroline Proulx, en temps normal, avec les conseils des ministres, les réunions, les comités et les jours de comté, n’a pas le temps d’être en contact direct avec les promoteurs du Québec,
« Avec cette crise, j’ai plus le temps de parler aux responsables des événements, que ce soit le Grand Prix, le Groupe CH, les festivals du Québec. Je parle souvent à François Dumontier qui, lui, fait le pont avec la F1 et les autres partenaires. Nous avons dit clairement que nous voulons travailler à permettre à nos événements de passer à travers la crise. Le Grand Prix du Canada est la plus importante manifestation touristique au pays, c’est une priorité de le garder au Québec. Maintenant, on va voir comment ça va évoluer, on va se parler et on va trouver des solutions et négocier des arrangements », de dire la ministre.
C’est plutôt rassurant.