Les adieux déchirants d’un Américain de 32 ans
Le père de famille a écrit un dernier message à sa femme avant de mourir
AGENCE QMI | « Je vous aime de tout mon coeur et vous m’avez donné la meilleure vie que j’aurais pu demander. »
Il s’agit de la première phrase d’une lettre d’adieu trouvée par une femme dans le téléphone de son mari de 32 ans mort des suites de la COVID-19, la semaine dernière.
L’Américain et père de deux enfants de 2 ans et 10 mois, s’est éteint mercredi au terme d’une bataille de 28 jours contre le nouveau coronavirus, a raconté son épouse Katie à la chaîne CNN, vendredi. Dans ce mois, Coehlo a passé 20 jours branché à un respirateur.
Il a péri d’une crise cardiaque causée par les symptômes du virus
MÉNAGE DU TÉLÉPHONE
Après sa mort, Katie Coehlo s’est empressée « dans un accès de délire » de sortir toutes les photos du téléphone de son mari. C’est là qu’elle a trouvé la note de Jonathan. Il y était écrit : « Je suis si chanceux, ça me rend si fier d’être ton mari et le père de Braedyn et de Penny. Katie, tu es la personne la plus attentionnée et aimante que j’ai rencontrée. »
Avant le décès de son époux, Mme Coehlo avait discuté du retrait prochain du respirateur artificiel de Jonathan, soit jeudi ou vendredi. Mercredi, une infirmière a appelé sa femme et lui a demandé de se rendre rapidement à l’hôpital de Danbury, au Connecticut. Mais il est décédé avant son arrivée.
PAS L’AIR EN PAIX
« Ils m’ont amenée dans sa chambre et il gisait là, il avait l’air effrayé, a-t-elle relaté. Il n’avait pas l’air en paix et je n’arrêtais pas de dire que j’étais désolée. »
Selon l’horodatage de la note de l’homme, elle a été rédigée le 29 mars, en même temps que la dernière discussion cohérente du couple par téléphone, précédant un échange final de messages textes en soirée. Lors des semaines suivantes, des infirmières appelaient parfois Katie par FaceTime pour qu’elle puisse parler à son mari.
Amis de l’université, Jonathan et Katie Coehlo étaient en couple depuis sept ans. Leur garçon Braedyn, 2 ans, souffre notamment de paralysie cérébrale.
Cette condition médicale a poussé la famille à prendre des précautions supplémentaires contre le nouveau coronavirus, plusieurs semaines même avant le confinement, mais Jonathan, un agent de probation, a dû continuer de travailler, son emploi étant considéré comme un service essentiel.
Coehlo a reçu le diagnostic positif à la COVID-19 le 25 mars, la semaine suivant son contact avec un malade. Le jour suivant, le trentenaire était admis à l’hôpital, car il ressentait des maux de tête, des problèmes à l’estomac, perdait les sens du goût et de l’odorat, en plus d’éprouver de la toux.
EN SANTÉ
Selon Mme Coehlo, son mari n’était aux prises avec aucune condition médicale connue. Le taux de mortalité de la COVID-19 est plus élevé chez les personnes âgées et les gens avec comorbidité que chez les patients en santé d’emblée.
Elle espère que ce qu’il est advenu de son mari brosse un portrait réaliste de la situation d’un homme qui a perdu la vie en partie parce qu’il a continué de travailler malgré le confinement.
« Mon mari n’aurait pas dû mourir, mercredi », dit-elle.