L’école remplace la garderie
Le ministre de l’Éducation n’a pas été convaincant sur la nécessité de rouvrir les écoles en mai, les syndicats l’étaient encore moins dans l’expression de leur souci pour la réussite des élèves. Les beaux discours ne suffisent pas, la sincérité a meilleur goût !
FAUX-FUYANTS MINISTÉRIELS
Le ministre Roberge a tenté de prendre avec élégance le virage imposé par le premier ministre avec la réouverture des écoles, alors qu’il faisait preuve de laisser-faire depuis le début de la crise sanitaire.
Attablé en point de presse, il a joué la bonne nouvelle, a multiplié les raisons de réouverture, a claironné les ententes intervenues avec certaines entreprises et a appuyé sur l’importance de l’école pour les enfants vulnérables. Malgré tout, le propos sonnait faux à la lumière de la mise en oeuvre proposée pour son plan.
En ne relançant que les écoles primaires, en prônant le volontarisme des parents et en permettant la présence d’un maximum de 15 élèves par classe, le tout prenait plutôt des airs d’ouverture de garderie. Il aurait eu intérêt à le dire franchement.
Qu’on le veuille ou pas, l’école primaire fait aussi fonction de garderie, les familles n’ayant pas tous les moyens d’avoir une nounou à la maison pour s’occuper des enfants pendant que les parents travaillent.
Ressource utile, lorsqu’on veut relancer l’économie !
FREINAGE SYNDICAL
Du côté syndical, particulièrement enseignant, les objections et les interrogations prolifèrent à la vitesse du virus. S’affirmant ouvert à un retour en classe, le questionnement prend plus l’allure d’obstruction que d’une véritable quête de conditions adéquates pour redémarrer l’école.
Au lieu d’attendre des réponses aux questions qu’ils soulèvent, les syndicats devraient soumettre au ministre leur plan de réouverture pour maintenir une éducation de qualité tout en assurant la sécurité du personnel.
N’est-ce pas ce qu’on attend d’organisations qui veulent pratiquer un syndicalisme professionnel et de propositions ?