Legault dit qu’il va protéger les données des citoyens
« Si jamais » le gouvernement utilise la géolocalisation cellulaire pour prévenir une deuxième vague d’infection à la COVID-19, « il y aura protection des données personnelles », assure le premier ministre François Legault.
Notre Bureau d’enquête a révélé lundi que Québec analysait activement la possibilité de recourir à des applications controversées, comme celles en fonction en Corée du Sud, en Pologne ou en Chine.
« Si jamais on utilisait ces données, ça serait avec l’accord des personnes concernées. Donc, ça serait pour leur bien, avec leur accord », a insisté
M. Legault, lors de son point de presse quotidien, hier.
Pour l’instant, toutefois, le gouvernement n’a pas encore tranché à savoir si ces outils seront utilisés au Québec, a-t-il signalé.
CONFIDENTIALITÉ
Au ministère de la Santé, on explique que c’est « pour des raisons de confidentialité » que la « géolocalisation n’est pas utilisée en ce moment ».
On semble préférer les enquêtes épidémiologiques déjà effectuées par les directions de santé publique.
En réponse à nos questions, la géolocalisation « apporte peu dans le contexte de transmission communautaire soutenue où la distanciation physique est de mise par tous en tout temps », a aussi souligné une porte-parole du ministère, Marie-Hélène Émond.
« De plus, elle ne doit permettre à aucun moment d’identifier un individu, en particulier une personne atteinte de la COVID-19 », a-t-elle ajouté.
Il reste à voir si la donne pourrait changer à partir du moment où le Québec se « déconfine » graduellement.
UN « DESJARDINS 2.0 » ?
De son côté, Québec solidaire redoute une fuite de données massive à l’image de celle survenue chez Desjardins si le gouvernement se met à suivre les déplacements de la population.
Bien qu’il soit d’accord quant aux avantages sur le plan de la santé publique, le député de Québec solidaire, Alexandre Leduc, craint un recul « majeur » par rapport à la vie privée des citoyens.
« Est-ce qu’on peut vraiment avoir la confiance que ce genre d’informations, où l’on se déplace, peut rester de manière confidentielle entre les mains d’un logiciel d’une firme ou d’un ministère ? On peut sérieusement en douter », a laissé tomber M. Leduc.