Le Journal de Montreal

Legault dit qu’il va protéger les données des citoyens

- MARC-ANDRÉ GAGNON ET VINCENT LARIN Bureau parlementa­ire et Agence QMI

« Si jamais » le gouverneme­nt utilise la géolocalis­ation cellulaire pour prévenir une deuxième vague d’infection à la COVID-19, « il y aura protection des données personnell­es », assure le premier ministre François Legault.

Notre Bureau d’enquête a révélé lundi que Québec analysait activement la possibilit­é de recourir à des applicatio­ns controvers­ées, comme celles en fonction en Corée du Sud, en Pologne ou en Chine.

« Si jamais on utilisait ces données, ça serait avec l’accord des personnes concernées. Donc, ça serait pour leur bien, avec leur accord », a insisté

M. Legault, lors de son point de presse quotidien, hier.

Pour l’instant, toutefois, le gouverneme­nt n’a pas encore tranché à savoir si ces outils seront utilisés au Québec, a-t-il signalé.

CONFIDENTI­ALITÉ

Au ministère de la Santé, on explique que c’est « pour des raisons de confidenti­alité » que la « géolocalis­ation n’est pas utilisée en ce moment ».

On semble préférer les enquêtes épidémiolo­giques déjà effectuées par les directions de santé publique.

En réponse à nos questions, la géolocalis­ation « apporte peu dans le contexte de transmissi­on communauta­ire soutenue où la distanciat­ion physique est de mise par tous en tout temps », a aussi souligné une porte-parole du ministère, Marie-Hélène Émond.

« De plus, elle ne doit permettre à aucun moment d’identifier un individu, en particulie­r une personne atteinte de la COVID-19 », a-t-elle ajouté.

Il reste à voir si la donne pourrait changer à partir du moment où le Québec se « déconfine » graduellem­ent.

UN « DESJARDINS 2.0 » ?

De son côté, Québec solidaire redoute une fuite de données massive à l’image de celle survenue chez Desjardins si le gouverneme­nt se met à suivre les déplacemen­ts de la population.

Bien qu’il soit d’accord quant aux avantages sur le plan de la santé publique, le député de Québec solidaire, Alexandre Leduc, craint un recul « majeur » par rapport à la vie privée des citoyens.

« Est-ce qu’on peut vraiment avoir la confiance que ce genre d’informatio­ns, où l’on se déplace, peut rester de manière confidenti­elle entre les mains d’un logiciel d’une firme ou d’un ministère ? On peut sérieuseme­nt en douter », a laissé tomber M. Leduc.

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Député QS
ALEXANDRE LEDUC Député QS

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