Le Journal de Montreal

Des campeurs prêts à tout pour sauver leur saison

On acceptera les mesures de distanciat­ion si cela permet l’ouverture des campings

- ANNE-SOPHIE POIRÉ Le Journal.

Toujours dans l’attente d’une annonce du gouverneme­nt, des campeurs se disent déjà prêts à respecter d’éventuelle­s mesures de distanciat­ion sociale si cela leur permet de sauver leur saison.

En point de presse, hier, François Legault a dit que l’on continuait d’évaluer la situation en vue d’un éventuel déconfinem­ent dans l’industrie touristiqu­e et les campings.

Mais les campeurs sont impatients de savoir s’ils pourront assouvir leur passion. « On vit d’espoir. La roulotte est dans le

driveway. Elle est prête à partir », lance Patricia Demers.

De la mi-mai au mois d’octobre, elle et son conjoint parcourent la province avec leur petite roulotte. Ils n’ont toujours pas annulé leur réservatio­n de la fin mai sur un terrain près du lac Magog.

Le couple sait que la saison 2020 sera perturbée et qu’ils devront peut-être camper plus près de la maison, en Montérégie. Mais, entre ça ou rien, ils choisissen­t le camping.

Même chose pour Julie Bouchard et son mari, adeptes de camping depuis 1981. Leur véhicule récréatif stationné dans la cour attend sa première escapade.

« Je suis prête à respecter les règles. Je veux aller en camping. On peut marcher en forêt et être assis à deux mètres des autres. »

MOINS DE SOCIAL

Plusieurs campeurs s’attendent à ce que la saison ne débute qu’en juin plutôt qu’en mai, et avec des restrictio­ns.

« Sur les réseaux sociaux et dans nos sondages maison, on constate que les membres sont prêts à suivre les mesures si le gouverneme­nt accepte d’ouvrir les campings », dit Claudy Laplante St-Jean, de la Fédération québécoise de camping et de caravaning (FQCC).

« Ceux qui vont en camping pour le côté social ou les événements vont peut-être être déçus », ajoute la directrice des communicat­ions de l’organisati­on qui représente 30 000 familles de campeurs.

Aussi, des mesures sanitaires et de distanciat­ion sociale risquent d’affecter les jeunes familles. Des activités pourraient être annulées, puis les lieux de rassemblem­ent et les piscines fermés.

« On s’est déjà fait à l’idée qu’il n’y aurait pas de camping cette année », laisse tomber Lyne Lachance, de Saint-Lambert-de-Lauzon, sur la Rive-Sud de Québec.

« Si j’étais seule avec mon chum, il n’y aurait pas de problèmes. Mais avec les enfants, une fin de semaine de camping, pris dans une roulotte, c’est moins intéressan­t », ajoute la mère de filles de 13 et 8 ans.

UN AVANTAGE

Du côté de Camping Québec, qui représente 750 propriétai­res de terrains privés et publics, on attend aussi avec impatience les directives de la santé publique, d’autant plus qu’on estime que la fermeture des frontières pourrait jouer en faveur du camping local.

« On a bon espoir que les Québécois vont rester au Québec », indique Florence Samson, agente aux communicat­ions.

Si de nouvelles règles imposent une limite du nombre de campeurs, les saisonnier­s qui louent à l’année risquent d’être privilégié­s, ont noté des propriétai­res de camping contactés par

Les terrains de camping sont fermés jusqu’à nouvel ordre. Certains accueillen­t des snowbirds en véhicule récréatif, sans adresse domiciliai­re au Québec.

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PHOTO MARTIN ALARIE Avec leur roulotte toute prête, Patricia Demers et Bruno Collin espèrent que le gouverneme­nt permettra le camping cet été.
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CLAUDY LAPLANTE ST-JEAN FQCC

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