La France et l’Espagne annoncent leur plan de déconfinement
PARIS | (AFP) Dans la foulée de plusieurs pays européens, l’Espagne et la France ont présenté hier des plans de déconfinement très progressifs, Paris mettant notamment en garde contre un risque d’« écroulement de l’économie ».
Alors que la COVID-19 a déjà fait plus de 23 660 victimes en France, le premier ministre Édouard Philippe a présenté hier les modalités beaucoup plus strictes du déconfinement, à partir du 11 mai, un exercice de délicat équilibre entre la nécessité de juguler la crise économique et la volonté d’éviter une deuxième vague de l’épidémie.
Au programme : tests massifs, réouverture progressive des écoles, des commerces — mais pas dans un premier temps des cafés et des restaurants — et masque obligatoire dans les transports publics.
Les cinémas, grands musées et théâtres resteront fermés, comme les plages, et la saison sportive 2019-2020 ne reprendra pas. Les rassemblements de plus de dix personnes seront interdits.
« VIVRE AVEC LE VIRUS »
« Nous allons devoir vivre avec le virus », a prévenu Édouard Philippe, dans un long discours devant les députés, alors que 65 % des Français jugent que l’exécutif n’est « pas à la hauteur », selon un dernier sondage.
« Un peu trop d’insouciance et c’est l’épidémie qui repart. Un peu trop de prudence et c’est l’ensemble du pays qui s’enfonce », a-t-il affirmé, en résumant : « C’est une ligne de crête délicate qu’il faut suivre ».
En Espagne (23 822), le gouvernement a aussi fixé hier la feuille de route du déconfinement qui se fera par « phases » jusqu’à « fin juin », a annoncé son premier ministre Pedro Sanchez, en précisant que le passage entre les différentes phases dépendrait de l’évolution de la pandémie.
Le confinement général du pays, le plus strict d’Europe, a déjà été légèrement assoupli dimanche avec l’autorisation pour les enfants de moins de 14 ans de se promener et doit encore l’être samedi avec la possibilité de faire du sport seul dehors ou de se promener entre membres du même foyer.
AILLEURS EN EUROPE
Les écoles, elles, resteront fermées jusqu’en septembre.
En Italie, pays européen qui a payé le plus lourd tribut à la pandémie (26 977 décès), les modalités du déconfinement prévu le 4 mai ont d’ores et déjà été précisées : rassemblements interdits, de même que les déplacements entre régions, port du masque obligatoire dans les transports, écoles fermées jusqu’en septembre.
D’autres pays européens ont déjà entamé une progressive levée des restrictions, avec la réouverture de nombreux commerces, mais toujours de stricts mots d’ordre de « distanciation sociale » : Norvège, Danemark, Suisse, Autriche, Allemagne...
Dans ce dernier pays cependant, le taux d’infection, très surveillé, a de nouveau atteint le seuil de 1,0 selon les autorités sanitaires, qui ont exhorté la population à rester prudente, alors que la chancelière Angela Merkel s’inquiète d’un déconfinement précipité.