Les galas : quossadonne ?
Vous connaissez la théorie de Charles Darwin, la sélection naturelle : seuls les plus forts, les plus adaptés survivent. Ça s’appelle l’évolution.
C’est exactement à ça qu’on est en train d’assister en ce moment dans le milieu culturel : soit tu évolues et tu t’adaptes, soit tu meurs.
La COVID-19 agit sur le milieu culturel comme le passage du temps sur les animaux préhistoriques : les maillons les plus faibles ne survivent pas.
Il y a bien des choses qui vont me manquer dans notre monde « post-COVID » mais il y a une disparition annoncée qui ne me fera pas pleurer : c’est celle des galas traditionnels.
Oh la la ! je ne verserai pas une larme devant l’extinction de Galasorus Rex.
SANS FLAFLAS
Avez-vous lu le reportage de mon collègue Marc-André Lemieux sur la première cérémonie de remise de prix en pandémie ? « Sans applaudissements ni remerciements, le modèle “en confinement” des New York Emmy Awards » était sans flaflas.
Les présentateurs sont chez eux ou dans un décor extérieur, tout fin seuls. Tu nommes les finalistes, tu nommes les gagnants, il/elle/ielle fait ses remerciements sur Facebook/ Twitter/Instagram et voilà, l’affaire est ketchup. Merci, bonsoir ! Elle est partie ! Les galas comme on les connaissait dans la préhistoire (c’est-à-dire avant le 13 mars 2020) sont aussi dépassés que le Tyrannosaurus Rex.
Sincèrement, entre vous et moi, allez-vous vous ennuyer des cérémonies traditionnelles qui étaient :
1- interminables ;
2- avec des remerciements prévisibles : (mon agent, mes parents, Dieu, mon conjoint, mes enfants) ;
3- bourrées de vedettes mâchant de la gomme comme si leur vie en dépendait ;
4- remplies de leçons de morale en appui à « la Cause du moment » (qui changeait toutes les semaines) ;
5- inondées de rectitude politique étouffante et de controverses futiles (pas assez de femmes non binaires transgenres dans les catégories du meilleur perchiste sur des courts métrages documentaires).
6- précédées de tapis rouges plus futiles les uns que les autres. Combien de fois peux-tu demander à la même starlette quel est le nom du designer de sa robe longue ?
7- auréolées d’injustice, puisque chaque nomination, chaque gagnant était souvent le fruit de tractations en coulisse, ou le résultat de petites guéguerres de clochers pas toujours reluisantes.
CHANGEONS D’ÈRE
Non, entre vous et moi, les seules choses qui me manqueront avec la disparition des Galasorus Rex, c’est :
1- les animations baveuses de Ricky Gervais aux Golden Globes, qui passait au tordeur tout le gratin hollywoodien en lui mettant le nez dans ses contradictions ;
2- les animations baveuses de Tina Fey et Amy Peohler ;
3- les animations baveuses de Louis-José Houde ;
4- les numéros de danse ou de musique parfois inspirés qui mettaient un peu d’émotion et de distinction dans des cérémonies répétitives et prévisibles ;
5- la découverte de personnalités qu’on ne connaissait pas et qui rayonnaient à l’écran (comme Bong Joon-ho, réalisateur du chef-d’oeuvre
ENVOIE-MOI AU CIEL
Les anciens galas, c’est comme une relation sexuelle avec beaucoup trop de préliminaires, parfois des coïts interrompus, trop souvent des éjaculateurs précoces.
Alors que les galas de pandémie, c’est droit au but, « Wham bam, thank you mam ». Une p’tite vite, on va directement à la récompense suprême, pas de tataouinage.
Avouez que c’est quand même plus jouissif !