Le Journal de Montreal

Une athlète du Rouge et Or met la main à la pâte

Alice Boivin, étudiante en médecine, est aide de service dans un CHSLD de l’Abitibi

- ROBY ST-GELAIS Journal

QUÉBEC | Étudiante en médecine et joueuse de badminton avec le Rouge et Or de l’Université Laval, Alice Boivin s’y connaît en matière d’emploi du temps chargé. Si elle n’avait pas envie de lever le pied en cette période pandémique, elle s’est assurée de servir sa communauté à travers le combat quotidien contre le redoutable adversaire.

Au lendemain de l’annonce de la fermeture de tous les établissem­ents scolaires le 13 mars, l’athlète de 24 ans envoyait son curriculum vitae au CISSS de l’Abitibi-Témiscamin­gue afin de participer à l’effort collectif contre la lutte à la COVID-19.

Une semaine plus tard, elle recevait une offre pour travailler au CHLSD Pix-XII de Rouyn-Noranda dans sa ville natale comme aide de service en raison du manque de personnel pour déployer les nombreuses mesures d’hygiène afin de diminuer les risques de contaminat­ion.

Cet établissem­ent a été épargné par la COVID-19 jusqu’à maintenant.

« Je ne me voyais pas être une spectatric­e de ce qui se passe et rester à ne rien faire. Je suis habituée à avoir un horaire occupé avec les études et le Rouge et Or. Il fallait que je fasse quelque chose. Je voulais m’impliquer dans la crise », a souligné en entrevue téléphoniq­ue au la jeune femme, qui aurait été prête à être déployée à l’hôpital si ses services avaient été requis.

SOUS CONTRÔLE

En Abitibi, la situation est présenteme­nt bien maîtrisée alors qu’aucun nouveau cas n’a été recensé depuis samedi dernier.

Selon les données du gouverneme­nt en date d’hier, 149 personnes ont été infectées et trois sont décédées. Les accès à la région et à la ville de Rouyn-Noranda sont toujours contrôlés.

« Les gens ont vraiment respecté les règles. J’ai eu de petites craintes au début [d’attraper le virus], mais j’avais plus peur pour mes parents chez qui je réside. J’en ai parlé avec eux et ils étaient prêts à courir le risque comme ils ont moins de 60 ans et qu’ils sont en bonne santé. Cela dit, je ne me sens pas vraiment au front », a avoué Alice Boivin, qui a terminé sa session hivernale lundi en suivant ses cours à distance. Elle doit commencer son externat (stages) à l’automne.

Contrairem­ent aux épisodes d’horreur rapportés dans certains CHSLD de la province, la joueuse du Rouge et Or dit n’avoir vécu aucune situation alarmante depuis qu’elle a été embauchée.

« On entend beaucoup de choses horribles à la télévision, mais je n’ai pas été témoin de ça. Les résidents sont bien nourris et on s’occupe bien d’eux. Il y a une trentaine de personnes qui ont été embauchées après moi. Je fais partie de celles qui ont beaucoup d’ancienneté ! Tout est plus long alors qu’il faut nourrir les résidents aux chambres et accomplir les tâches de désinfecti­on. »

ACCOMPAGNE­MENT

Il n’y a pas que les tâches officielle­s qui occupent l’étudiante en médecine dans ses quarts de travail. Lorsque le temps le lui permet, elle interagit avec les personnes âgées pour briser leur solitude.

« Je fais des jeux, mais c’est dur, car on ne peut pas organiser de gros jeux en groupe dans une salle. Il faut être créatif et individuel. Je dois m’ajuster au niveau de l’autonomie de la personne », a-t-elle confié.

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PHOTOS COURTOISIE Alice Boivin a troqué son uniforme d’athlète pour celui d’aide de service au CHSLD Pix-XII de Rouyn-Noranda, sa ville natale, depuis le début de la crise sanitaire.
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