Le Journal de Montreal

À quoi pense Geoff Molson ?

- MARC DEFOY marc.defoy@quebecorme­dia.com

Savez-vous ce qui s’est passé chez les Blackhawks de Chicago ? Je pose la question parce qu’on en perd tous des bouts en ces temps inhabituel­s. Voici donc la nouvelle : lundi, John McDonough a été relevé de ses fonctions de président et chef de la direction par le propriétai­re de l’équipe, Rocky Wirtz. McDonough a joué un grand rôle dans la relance et les trois conquêtes de la Coupe Stanley par les Blackhawks, entre les saisons 2009-2010 et 2014-2015.

L’homme âgé de 66 ans est une figure avantageus­ement connue et respectée dans le paysage sportif de Chicago. Il était président des Cubs depuis 25 ans lorsque Wirtz l’a convaincu de prendre les rênes de son équipe, en 2007.

C’est sous sa direction que Stan Bowman a été promu directeur général des Hawks et que Joel Quennevill­e avait été fait entraîneur en chef.

CHANGEMENT DE CAP

Rien ne laissait présager son congédieme­nt.

Au contraire, car peu après que la COVID-19 ait fait son apparition en Amérique du Nord, en mars, Wirtz avait déclaré au site The Athletic que McDonough demeurerai­t à son poste et qu’il en serait de même pour le directeur général Stan Bowman et l’entraîneur-chef Jeremy Colliton, à la reprise des activités de la LNH.

Avec les semaines qui se sont écoulées, il faut croire que Wirtz en est venu à voir les choses d’un oeil différent.

Pourquoi ?

Son équipe a perdu beaucoup de son lustre depuis ses trois championna­ts en six saisons. Ces années fastes ont été suivies de deux éliminatio­ns au premier tour des séries et une troisième exclusion consécutiv­e des séries était prévisible ce printemps.

McDonough a-t-il fait une chose qui a déplu à Wirtz ?

Selon le Daily Herald, un quotidien en périphérie de Chicago, l’administra­teur déchu n’a pas vu venir le coup.

Dans le communiqué émis par l’équipe, Wirtz a expliqué sa décision en disant qu’un changement de culture était devenu nécessaire. Comme quoi même les meilleurs finissent par écoper.

EN ATTENTE DE DÉVELOPPEM­ENTS

Pendant ce temps, à Montréal, on est sans nouvelles de Geoff Molson. En fait, on n’a pas entendu M. Molson depuis longtemps.

Au Centre Bell, on nous dit qu’il préfère attendre un dénouement de la situation actuelle avant de s’avancer sur l’hypothèse d’une reprise des activités ou un bilan de saison.

Même si aucune confirmati­on ne nous a été donnée en ce sens, on tient pour acquis que les membres du personnel hockey demeureron­t à leur poste.

En confirmant au début de mars le retour de Claude Julien la saison prochaine, Marc Bergevin a parlé comme un directeur général assuré de son poste.

LA DEMANDE VA DIMINUER

Or, comme l’a fait Wirtz, M. Molson a sans doute eu beaucoup de temps pour réfléchir à l’avenir de son équipe au cours des sept dernières semaines.

À Chicago comme à Montréal, les billets n’étaient plus une rareté avant la pandémie. Il était possible de s’en procurer pour seulement 20 $ au United Center.

Chez nous, il est maintenant possible d’en acheter à la billetteri­e virtuelle du Centre Bell. Les revendeurs ne font plus fortune depuis quelques années. Avec de la chance, ils écoulent leurs tickets au prix coûtant, sinon à perte.

Qu’arrivera-t-il lorsque le hockey refera surface ?

Des spécialist­es en marketing prévoient que la demande diminuera en raison des pertes de revenus encourues par les consommate­urs pendant la crise.

C’est fort possible.

ÇA PRENDRA UN BON PRODUIT

Les amateurs ne se rueront pas tous au Centre Bell, mais pas seulement de peur de contracter le virus maudit. Eux aussi ont eu beaucoup de temps pour penser. Certains ne voudront plus verser des montants exorbitant­s pour voir une équipe moche.

Vous connaissez le proverbe qui dit « loin des yeux, loin du coeur » ?

C’est ce que plusieurs d’entre vous doivent se dire en ce moment. Votre ferveur pour le CH sera peut-être moins grande à la fin de tout ça.

Vous êtes sans doute nombreux à penser que vous aimeriez voir enfin un Canadien compétitif, une équipe capable de rivaliser avec les meilleures et capable de vous faire rêver à la Coupe Stanley.

Geoff Molson doit voir à vous faire plaisir et à vous en donner pour votre argent.

Y pense-t-il ?

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PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN CHEVALIER Geoff Molson a eu amplement de temps pour penser à l’avenir du Canadien ces dernières semaines.
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