Plusieurs autres tests à travers le monde
WASHINGTON | (AFP) De multiples essais sont en cours dans le monde pour tester le remdesivir, d’autres antiviraux ou encore l’hydroxychloroquine, un médicament contre le paludisme que beaucoup d’hôpitaux expérimentent sans attendre, notamment le professeur français Didier Raoult en conjonction avec un antibiotique.
On attend particulièrement les résultats du grand essai Discovery sur 3200 patients européens, qui comparera quatre traitements.
En attendant les résultats de ces grands essais aux protocoles comparables, l’hydroxychloroquine, initialement fortement promue par le président américain Donald Trump, est contestée. Les autorités sanitaires américaines ont formellement déconseillé son utilisation il y a quelques jours en raison des effets secondaires graves sur le coeur.
Lundi, l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris a annoncé qu’une molécule appelée tocilizumab s’était montrée efficace dans un essai relativement petit (129 patients). Mais un médicament comparable de Sanofi et Regeneron, le Kevzara, a échoué.
L’ÉCHEC DU TEST CHINOIS
L’annonce d’hier de Washington relativise l’importance de résultats non concluants d’une petite étude sur le remdesivir (237 patients), menée dans dix hôpitaux de Wuhan en Chine et publiée quelques heures plus tôt par la revue médicale The Lancet.
Dans l’essai chinois, les malades traités avec le remdesivir n’ont pas fait mieux que ceux traités par placebo. Mais la taille de l’essai, interrompu faute de malades car l’épidémie s’est arrêtée à Wuhan, limite l’interprétation des résultats.
Le directeur de l’Institut des maladies infectieuses, Anthony Fauci, a jugé l’étude chinoise « non adéquate ».
Le remdesivir s’insère dans le matériel génétique du coronavirus et le court-circuite pour l’empêcher de se répliquer.
Les Instituts de santé américains doivent désormais faire publier leurs résultats entiers après évaluation scientifique. Stephen Evans, de la London School of Hygiene & Tropical Medicine, souligne que l’on ignore en effet, sur la base des déclarations d’hier, si des effets indésirables ont été observés.