Un parcours singulier
Mohamed Farsi a pris un chemin différent pour atteindre les rangs professionnels
Mohamed Farsi n’a que 20 ans, mais c’est un jeune homme déterminé qui n’a pas hésité à faire son propre chemin qui l’a finalement mené à un premier contrat professionnel dans le soccer nord-américain.
Le Montréalais dégage de la confiance et de la maturité quand on lui parle. C’est normal, il a récemment signé une entente avec le Calvary de Calgary, de la Première ligue canadienne de soccer (CPL).
Pas mal pour un défenseur qui a un parcours que l’on peut qualifier d’atypique dans le monde du soccer.
« J’étais plus soulagé que content », admet-il quand on lui demande d’expliquer comment il se sentait quand il a apposé son nom au bas du contrat.
PARCOURS DIFFÉRENT
Farsi a ceci de particulier qu’il vient d’accéder aux rangs professionnels sans avoir passé par une académie ou par un programme universitaire, les deux chemins les plus fréquents en Amérique du Nord.
Il a plutôt passé par les rangs amateurs pour ensuite bifurquer à 17 ans vers la Première ligue québécoise, un circuit semi-professionnel, où il a évolué avec Longueuil et Blainville. Il a en plus fait ses armes au futsal, du soccer intérieur à cinq joueurs.
« Il y en a qui passent des années dans une académie et d’autres qui vont à l’université. J’ai fait mon parcours amateur. Tu ne t’entraînes pas chaque jour, c’est deux ou trois fois par semaine et le reste du temps, tu t’entraînes tout seul.
« Je suis fier parce que je suis là grâce aux efforts que j’ai faits seul. J’ai fait preuve de beaucoup de résilience. »
EN ALGÉRIE
La première expérience chez les pros pour Farsi a eu lieu en Algérie, l’an passé.
« Mon père a envoyé une vidéo à un contact en Algérie en juillet 2019, je suis allé faire des essais et une présaison. Après une dizaine de jours, on m’offre un contrat, c’était mon premier contrat professionnel. »
Mais l’entrée dans l’univers professionnel ne s’est pas faite sans heurts. Il a vite découvert tout le grenouillage qui peut se faire en coulisses.
« Les choses ne se sont pas bien passées, il y a un peu des trucs en zigzag là-bas. C’était un peu compliqué et ce n’étaient pas toujours les meilleurs qui jouaient. Mais c’est une expérience que je suis content d’avoir vécue.
« Je suis resté de juillet à janvier et j’ai appris tellement de choses, ça devait arriver pour que je comprenne tout ce qui se passe dans le foot. J’ai vu ce qu’on ne voit pas à la télé. »
BON ENDROIT
Avant que le sport professionnel tombe à l’arrêt, Farsi a eu l’occasion de se rendre à Calgary pour se familiariser avec son futur environnement.
« Je suis vraiment content de ce que j’ai vu quand j’y suis allé. C’est un cadre professionnel, on est bien traités et l’équipe a connu une très bonne saison l’an passé.
« Ce sont des conditions pour s’améliorer et qui donnent envie de devenir meilleur. »
Farsi ne s’en cache pas, il entend se servir de son passage au pied des Rocheuses comme tremplin pour gravir les échelons.
« Comme tous les joueurs de la CPL, je veux faire une bonne saison, faire mon nom comme je l’ai fait à Blainville et jouer le maximum de minutes. Ensuite, j’aimerais faire le saut à la prochaine étape, aller au niveau au-dessus, que ce soit en MLS ou en Europe. »
PROGRESSION
Le parcours de Farsi est intéressant parce qu’il est différent. Il le dit lui-même, quand il était jeune, il était le meilleur et plus il avançait, moins c’était vrai.
« Plus ça avançait, plus je me retrouvais dans des équipes où je n’étais pas le meilleur.
« J’ai fait le AAA à partir des moins de 14 ans. Je n’étais vraiment pas le joueur à surveiller, je ne jouais pas souvent, j’étais un peu le bouchetrou dans une équipe de bas de tableau. »
Les choses ont changé deux ans plus tard quand il est passé de Rosemont au club Panellinios.
« En 2016, c’est là que j’ai explosé en arrivant à Panellinios, j’étais entouré de joueurs incroyables. Quand tu joues avec des bons joueurs, c’est là que tu t’améliores le plus. Plusieurs de mes coéquipiers étaient dans l’équipe du Québec.
« J’ai développé ma confiance et tout a changé à partir de cette année-là. »
Et cette belle confiance lui permet maintenant d’espérer commencer à vivre de son sport même s’il y a encore quatre ans, il était le bouche-trou de son équipe.