Le Journal de Montreal

Beaucoup d’exemptions demandées

- ANNE-SOPHIE POIRÉ Journal de Montréal

Des médecins affirment avoir reçu, depuis deux semaines, de nombreuses demandes d’enseignant­s qui veulent des exemptions de travail de peur d’infecter un proche vulnérable.

« C’est frappant ! Dès que la réouvertur­e des écoles a été annoncée par [François] Legault, pouf ! On a vu apparaître beaucoup de demandes de consultati­ons de professeur­s », raconte Vincent Demers, directeur médical et médecin de famille à la Clinique ProActive Santé de Neufchâtel, qui accueille 2 ou 3 enseignant­s par jour dans son bureau.

La Fédération des médecins omnipratic­iens du Québec (FMOQ) confirme que ses membres ont reçu beaucoup de demandes d’exemptions par peur de contaminer des proches malades, depuis les deux dernières semaines.

PROFS ANXIEUX

Instigatri­ce du mouvement spontané À bout de souffle... ça suffit ! qui regroupe 200 professeur­s, Geneviève Groleau soutient que plusieurs enseignant­s de son entourage ont demandé des billets à leur médecin.

« Tout le monde est anxieux », dit l’enseignant­e de niveau primaire en Outaouais.

C’est le cas d’une professeur­e de Québec qui vit avec son fils à la santé fragile et sa mère de 87 ans.

« Qu’est-ce que je fais si je ramène le virus à la maison ? » se questionne celle qui a préféré garder l’anonymat par peur de représaill­es. Comme ce n’est pas sa condition de santé personnell­e qui l’empêche de travailler, son médecin de famille a signé un billet pour informer son employeur de sa situation.

UN FLOU PERSISTE

Les directives de la santé publique sont toutefois claires selon les médecins interrogés par Le Journal : avoir un proche vulnérable n’est pas une raison reconnue pour être retirée de son milieu de travail. Ils estiment tout de même qu’un flou persiste.

« On fait quoi avec les patients qui nous demandent des papiers parce qu’un proche est immunosupp­rimé ? s’interroge la docteure Kawthar Grar, médecin de famille à Laval. C’est une question qu’on se pose tous les jours. »

La FMOQ recommande à ses membres d’écrire un billet pour sensibilis­er l’employeur, seulement si le médecin connaît l’état de santé du proche de son patient, selon le directeur des communicat­ions, Jean-Pierre Dion.

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Professeur­e
GENEVIÈVE GROLEAU Professeur­e

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