Beaucoup d’exemptions demandées
Des médecins affirment avoir reçu, depuis deux semaines, de nombreuses demandes d’enseignants qui veulent des exemptions de travail de peur d’infecter un proche vulnérable.
« C’est frappant ! Dès que la réouverture des écoles a été annoncée par [François] Legault, pouf ! On a vu apparaître beaucoup de demandes de consultations de professeurs », raconte Vincent Demers, directeur médical et médecin de famille à la Clinique ProActive Santé de Neufchâtel, qui accueille 2 ou 3 enseignants par jour dans son bureau.
La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) confirme que ses membres ont reçu beaucoup de demandes d’exemptions par peur de contaminer des proches malades, depuis les deux dernières semaines.
PROFS ANXIEUX
Instigatrice du mouvement spontané À bout de souffle... ça suffit ! qui regroupe 200 professeurs, Geneviève Groleau soutient que plusieurs enseignants de son entourage ont demandé des billets à leur médecin.
« Tout le monde est anxieux », dit l’enseignante de niveau primaire en Outaouais.
C’est le cas d’une professeure de Québec qui vit avec son fils à la santé fragile et sa mère de 87 ans.
« Qu’est-ce que je fais si je ramène le virus à la maison ? » se questionne celle qui a préféré garder l’anonymat par peur de représailles. Comme ce n’est pas sa condition de santé personnelle qui l’empêche de travailler, son médecin de famille a signé un billet pour informer son employeur de sa situation.
UN FLOU PERSISTE
Les directives de la santé publique sont toutefois claires selon les médecins interrogés par Le Journal : avoir un proche vulnérable n’est pas une raison reconnue pour être retirée de son milieu de travail. Ils estiment tout de même qu’un flou persiste.
« On fait quoi avec les patients qui nous demandent des papiers parce qu’un proche est immunosupprimé ? s’interroge la docteure Kawthar Grar, médecin de famille à Laval. C’est une question qu’on se pose tous les jours. »
La FMOQ recommande à ses membres d’écrire un billet pour sensibiliser l’employeur, seulement si le médecin connaît l’état de santé du proche de son patient, selon le directeur des communications, Jean-Pierre Dion.