Le Journal de Montreal

Une situation préoccupan­te chez Urgences-santé

- War zone

AGENCE QMI | Le total d’infections chez Urgences-santé, le service ambulancie­r qui dessert le Grand Montréal, inquiète autant par son volume que par l’identité des malades.

Un total de 29 employés – surtout des employés paramédica­ux, mais aussi quatre répartiteu­rs médicaux qui travaillen­t au centre de communicat­ion, le quartier général d’Urgences-santé à Saint-Léonard – ont été contaminés par la COVID-19. C’est plus du double du dernier enregistre­ment, a appris TVA Nouvelles hier.

REMPLACEME­NT ?

Non seulement s’inquiète-t-on pour la santé des employés atteints, mais on craint également de ne pas pouvoir remplacer ces répartiteu­rs si la contaminat­ion en venait à prendre davantage d’ampleur

« Ça m’inquiète, parce que le taux du roulement du centre de communicat­ion d’Urgences-santé était déjà très élevé avant la COVID-19, a expliqué le président du syndicat du préhospita­lier CSN, Réjean Leclerc, en entrevue sur les ondes de LCN. On parle de 30 % de taux de roulement de personnel. »

« Imaginez si les gens tombent absents, a-t-il ajouté. On ne peut pas exercer cette fonction en un claquement de doigts. Il faut une formation de plusieurs semaines. On ne peut pas remplacer un répartiteu­r d’urgence au pied levé comme ça. »

ET LA PRIME ?

En réaction à la direction que prend la propagatio­n du coronaviru­s chez Urgences-santé, un autre centre a été ouvert pour répertorie­r les appels, afin de donner plus de distance entre les employés.

Dans les prochains jours, le syndicat a l’intention de faire des représenta­tions auprès du gouverneme­nt provincial, car sa prime annoncée pour les travailleu­rs de la santé dans les zones chaudes des hôpitaux et Centres d’hébergemen­t de soins de longue durée (CHSLD) ne s’applique pas aux ambulancie­rs.

ZONE DE GUERRE

Déjà, dans une mise à jour envoyée vendredi, le président et directeur général d’Urgences-santé décrivait une situation plus critique, sur un ton inquiet.

« Très mauvaise journée [jeudi], disait Nicola d’Ulisse. C’est le : Montréal, Laval, la Rive-Sud, une petite partie de Terrebonne... Ça ne va pas bien. »

Une zone de guerre : un terme lourd pour décrire le territoire où travaillen­t les employés paramédica­ux. Depuis le début de la crise sanitaire, les paramédics d’Urgences-santé ont effectué au moins 8566 transports de patients qu’on a cru atteints de la COVID-19.

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Syndicat du préhospita­lier CSN
RÉJEAN LECLERC Syndicat du préhospita­lier CSN

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