Sauvons nos rues principales
Elle ne date pas d’hier, la tension entre la petite artère marchande qu’on remonte à pied et le gros centre d’achat où on se rend en auto.
S’est ajouté à ce binôme le commerce en ligne, qui fait mal aux autres modèles. C’était inévitable que les gens allaient aimer acheter depuis la maison, à plus forte raison quand survient une pandémie d’ampleur. Mais ça laisse de la place aux petites adresses, qui peuvent miser sur l’expérience en magasin. Un boucher qui connaît ta coupe de viande préférée, ça ne se remplace pas.
Toutefois, nos petits commerces souffrent d’autant quand ils doivent fermer et qu’on permet aux gros de continuer d’opérer. Le barbecue acheté chez Walmart ne sera pas remplacé par une dépense à la quincaillerie du coin une fois déconfinés.
SALUTAIRE
Il y a quand même une chose que les « power center » et le commerce en ligne ne peuvent ravir à la rue principale, et c’est son rôle social. En temps normal, comme en confinement, qu’il est salutaire de remonter l’avenue en souriant aux passants ou en piquant un brin de jasette à un ami installé sur son balcon. Ça se conjugue avec la distanciation.
On doit beaucoup aussi à l’épicier qui a fait passer son magasin en mode pandémie, avec plexiglas aux caisses et flèches au sol, le temps d’une nuit. On doit autant aux restaurateurs qui se sont convertis au « pour emporter ». Aux brûleries qui se sont adaptées pour prendre les commandes en ligne et livrer à notre porte l’odeur réconfortante du café.
ACHETER LOCAL
L’été s’en vient – les marchés publics seront ouverts – et le monde d’après se prépare déjà. On va avoir besoin de nos rues principales ; des commerçants qui nous ont moins lâchés que nous l’avons nous-mêmes fait parfois ; des visages avenants que nous pourrons y retrouver.
C’est le temps d’acheter local, oui. C’est le temps aussi de soutenir nos artères commerciales. Il ne faut pas attendre.