Le Journal de Montreal

LES DIX MEILLEURS

- KEVIN DUBÉ

Les Nordiques de Québec ont quitté la Vieille Capitale il y a (déjà) 25 ans. En 22 ans d’existence, de leurs débuts dans l’AMH en 1972 à leur départ officiel vers Denver en 1995, les Fleurdelis­és ont vu défiler dans leur vestiaire plusieurs joueurs qui ont non seulement marqué les gens de Québec, mais également le monde du hockey en général. Pas facile, d’ailleurs, d’établir un top 10 des meilleurs joueurs de l’histoire de l’organisati­on. Le Journal a donc fait appel à nul autre que l’ancien entraîneur de l’équipe, Michel Bergeron, pour établir un palmarès des dix figures les plus marquantes des 22 ans d’histoire de l’équipe.

1 | PETER STASTNY AVEC LES NORDIQUES

√de1980à199­0

√ 737 matchs, 380 buts,

668 passes, 1048 points

À tout seigneur, tout honneur. Aucun autre joueur n’a marqué l’histoire des Nordiques autant que Peter Stastny. De 1980 à 1989, seul Wayne Gretzky a récolté plus de points que l’ancien 26 des Fleurdelis­és. Après une décennie de domination avec les Nordiques, Stastny a été échangé en 1990 aux Devils du New Jersey.

« L’arrivée de Peter, Anton et Marian Stastny a complèteme­nt changé l’image des Nordiques, se rappelle Michel Bergeron. Peter a remporté le titre de recrue de l’année dès sa première saison et il a poursuivi en étant le deuxième meilleur marqueur des années 80 derrière Wayne Gretzky. Nous n’avons pas raté les séries de 1981 à 1987 et Peter en a été grandement responsabl­e. Il a marqué l’histoire des Nordiques. »

2 | JOE SAKIC AVEC LES NORDIQUES

√de1988à199­5

√ 508 matchs, 234 buts,

392 passes, 626 points

Choix de première ronde, 15e au total des Nordiques en 1987, Joe Sakic a fait son entrée dans la grande ligue en 1988 alors que l’équipe commençait à perdre de son lustre. Lors de la saison 1989-1990, la pire de l’histoire de l’équipe, lors de laquelle les Nordiques n’avaient récolté que 31 points de classement, Sakic avait agi de baume pour les partisans découragés de l’équipe en récoltant 102 points.

« Cette saison-là, l’équipe était devenue l’affaire de Joe, mentionne Bergeron. Ça avait été une année atroce et je pense qu’en novembre, on était déjà éliminé du portrait des séries. Joe était un joueur très apprécié dans le vestiaire. Guy Lafleur a adoré jouer avec lui et les vétérans Peter Stastny et Michel Goulet, échangés cette année-là, l’aimaient beaucoup aussi. Il a aidé les Nordiques à redevenir une organisati­on de premier plan avant qu’ils ne déménagent. »

3 | MICHEL GOULET AVEC LES NORDIQUES

√de1979à199­0

√ 813 matchs, 456 buts,

490 passes, 946 points

Aucun joueur n’a marqué plus de buts dans l’uniforme des Nordiques que

Michel Goulet.

Ses sept saisons consécutiv­es d’au moins 40 buts, dont quatre de suite lors desquelles il en a marqué 50, lui permettent de trôner au sommet des buteurs de l’histoire des Fleurdelis­és avec 456 buts, soit 76 de plus que Peter Stastny. Il a lui aussi été échangé en 1990.

« C’était un joueur au talent fou, se remémore Michel Bergeron. C’était un bon marqueur qui n’hésitait pas à payer le prix pour se créer des chances de marquer. Il n’avait pas peur de recevoir un coup salaud si c’était pour lui permettre de compter. C’était un joueur qui faisait le travail tout le temps, même en séries. Ce n’était pas le joueur le plus jasant, mais il était grandement apprécié de ses coéquipier­s. Il n’a pas volé sa place au Temple de la renommée. »

4 | DALE HUNTER AVEC LES NORDIQUES

√de1980à198­7

√ 523 matchs, 140 buts,

318 passes, 458 points

Michel Bergeron n’a jamais caché son amour pour Dale Hunter. Il n’a pas hésité à le placer au quatrième rang des meilleurs joueurs de l’histoire des Nordiques de Québec.

« Pendant sept ans, il a été le coeur et l’âme de l’équipe. Les joueurs avaient tellement de respect pour lui. Michel Goulet et lui avaient développé une chimie incroyable. Aussitôt que j’essayais de faire des changement­s de trios, que je mettais Peter avec Michel, ça ne fonctionna­it pas et il fallait que je remette Michel et Dale ensemble. Il était haï partout où il allait, surtout à Montréal ! C’était la peste par excellence et sa tête était mise à prix partout. C’était un gars qui faisait face à la musique, et des fois, je devais le retenir pour ne pas qu’il se fasse justice contre des gars plus gros que lui. »

5 | PETER FORSBERG AVEC LES NORDIQUES

√ saison 1994-1995 √ 47 matchs, 15 buts,

35 passes, 50 points

Peter Forsberg n’a disputé qu’une demi-saison dans l’uniforme des Nordiques de Québec, mais il était impossible de l’écarter du top 10 des meilleurs joueurs de l’histoire de l’équipe. Impliqué dans la transactio­n ayant envoyé Eric Lindros avec les Flyers de Philadelph­ie, Forsberg a eu un impact immédiat avec les Fleurdelis­és, remportant le titre de recrue de l’année en 1995 avant que l’équipe ne quitte pour le Colorado.

« Il a fait partie de la meilleure transactio­n de l’histoire des Nordiques. Eric Lindros aurait été un joueur extraordin­aire avec les Nordiques, mais Forsberg en a fait tout autant. Avec l’Avalanche du Colorado, Joe Sakic et lui ont formé un duo de centres de premier plan. Quand tu comptes sur deux joueurs de centre de ce calibre, tu sais que tu en as pour longtemps à être dominant. Malheureus­ement, les blessures l’ont ralenti, mais il a connu une belle carrière. »

6 | MARC TARDIF AVEC LES NORDIQUES

Après avoir débuté sa carrière dans la LNH avec le Canadien, Tardif a joint les rangs des Nordiques dans l’AMH au cours de la saison 1974-1975, les aidant à remporter la coupe AVCO en 1977 puis à faire le saut dans la LNH en 1979.

« Marc, dans l’AMH, a été une figure dominante. Quand il s’est joint aux Nordiques, il a injecté une dose de talent à l’organisati­on, ce qui a fait en sorte que les gens ont compris que les Nordiques, c’était du sérieux. Il a connu une très belle carrière. J’ai eu la chance de le diriger dans la LNH alors que sa carrière tirait à sa fin, mais j’aurais beaucoup aimé pouvoir le diriger quand il était au sommet de son art. C’était un athlète extrêmemen­t respecté et quand il entrait quelque part, il y avait une aura autour de lui. »

7 | J.-C. TREMBLAY AVEC LES NORDIQUES

Jean-Claude Tremblay fait probableme­nt partie des plus grands oubliés quand on pense aux meilleurs joueurs de l’histoire des Nordiques. Pourtant, il a certaineme­nt été l’un des athlètes qui ont eu le plus d’impact sur l’organisati­on, estime Michel Bergeron. Après 13 saisons dans l’uniforme du Canadien, Tremblay a joint les Nordiques de l’AMH pour leurs débuts en 1972, et il s’est retiré au terme de la saison 1978-1979, soit tout juste avant l’entrée de l’équipe dans la Ligue nationale de hockey.

« N’eût été Jean-Claude Tremblay et Marc Tardif, les Nodiques n’auraient probableme­nt jamais atteint la LNH. Jean-Claude est parti de Montréal et a amené le respect et la stabilité au sein de l’organisati­on. J’ai toujours été impression­né de le voir jouer et c’est beaucoup grâce à lui et Marc qu’ils ont gagné la coupe AVCO en 1977. D’ailleurs, il n’a toujours pas été intronisé au Temple de la renommée du hockey et je ne comprends pas pourquoi. »

8 | RÉAL CLOUTIER AVEC LES NORDIQUES

Réal Cloutier en est un autre qui a grandement contribué à l’ascension des Nordiques de l’AMH jusqu’à leur entrée officielle dans la Ligue nationale de hockey en 1979-1980. En cinq saisons dans l’AMH, il a coup sur coup réussi des saisons de 53, 114, 141, 129 et 129 points. Son séjour avec les Fleurdelis­és a toutefois pris fin en 1983 quand il a été échangé avec un choix de première ronde aux Sabres de Buffalo en retour de Tony McKegney, Jean-François Sauvé, André Savard et un choix de troisième tour.

« Réal a marqué l’histoire des Nordiques par son talent incroyable. C’était un fin marqueur, un bon passeur et il était très habile à deux contre un. Je pense qu’il a mal accepté d’être échangé à Buffalo, mais à cette époque, on avait besoin de profondeur et c’est pourquoi ont était allé chercher trois joueurs en retour. Il n’en reste pas moins qu’il a marqué l’histoire des Nordiques. »

9 | MATS SUNDIN AVEC LES NORDIQUES

Mats Sundin à Québec, c’est bien plus qu’une prise de bec mémorable avec Pierre Pagé sur le banc de l’équipe lors des séries de 1993. Le premier choix au total du repêchage de 1989 a connu quatre saisons fort productive­s dans la Vieille Capitale avant d’être échangé avec Garth Butcher, Todd Warriner et un choix de première ronde aux Maple Leafs de Toronto, en retour de Wendel Clark, Sylvain Lefebvre, Landon Wilson et un choix de premier tour. Au final, Clark n’a disputé qu’une seule saison à Québec, tandis que Sundin est devenu le joueur de concession des Leafs pendant 13 ans.

« S’il avait fallu que Sundin reste à Québec et joue avec Joe Sakic et Peter Forsberg, les Nordiques ne seraient peutêtre pas partis, estime Michel Bergeron. Cette équipe aurait été une véritable dynastie et ils auraient pu gagner huit ou neuf fois la Coupe Stanley. Sundin était un athlète exceptionn­el qui a connu une très belle carrière à Toronto. »

10 | DAN BOUCHARD AVEC LES NORDIQUES

Bouchard est le seul gardien dans cette liste, et pour cause. Arrivé en 1981 par voie d’échange – les Nordiques avaient envoyé Jamie Hislop à Calgary –, Bouchard a solidifié une position faible de l’organisati­on.

« N’eût été Daniel lors des séries de 1982, je ne crois pas qu’on aurait pu faire un bout de chemin, estime Michel Bergeron en parlant de la présence de l’équipe en finale de l’Associatio­n Prince de Galles qu’ils avaient perdue en 4 face aux éventuels champions, les Islanders de New York. Ça nous prenait un gardien de premier plan et Daniel avait joué un rôle important. Je le compare à d’autres gardiens qui ont été intronisés au Temple de la renommée du hockey et il n’a rien à leur envier. Il a aidé les Nordiques à maintenir une culture gagnante. »

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