Radio-Canada, prédateur de la pandémie
Question quiz :
1) Combien de mises à pied, temporaires ou permanentes, y a-t-il eu à Radio-Canada à cause de la pandémie ?
2) Combien de réductions de salaire ont été imposées aux employés et aux cadres de Radio-Canada ?
Si vous avez répondu « zéro et zéro », vous avez la bonne réponse.
Pendant que tous les médias au Québec en arrachent, seule Radio-Canada continue de naviguer à travers la tempête… comme s’il n’y avait pas de tempête.
Alors il va falloir que les bonzes de Radio-Canada nous expliquent pourquoi ils profitent de cette période sombre pour affaiblir leurs concurrents en allant débaucher des journalistes chevronnés parmi les médias affectés par la crise.
DU MARAUDAGE INDÉCENT
Permettez-moi de citer
du 14 avril : « Québecor a mis à pied temporairement environ 10 % de ses effectifs (1000 employés) ; la coopérative de quotidiens régionaux CN2i (anciennement le Groupe Capitales Médias), 40 % de ses employés (134 employés administratifs) ; et Cogeco, 25 % de ses employés à la radio (130 employés).
« Les employés de ont eu une baisse de rémunération de 14 % en moyenne pour 2020 et de 10 % pour 2021. » C’est sans compter
etc., et tous les pigistes qui ont vu leurs contrats fondre comme neige au soleil.
Comme on dit, « ça va mal à shoppe ». Pendant ce temps, tel un village d’irréductibles Gaulois résistant à l’envahisseur Coronavirus, Radio-Canada, financée à coup de plus d’un milliard de fonds publics par année, se promène entre les bombes en sifflotant.
Mais la goutte qui a fait déborder le vase, cette semaine, c’est que la société d’État n’a rien trouvé de mieux que d’aller débaucher une journaliste chevronnée du bureau d’enquête de QMI. En pleine pandémie !
Cette stratégie vise rien de moins qu’à affaiblir des concurrents qui sont déjà en position vulnérable.
Pourquoi la société d’État ne recrute-t-elle pas auprès des nombreux nouveaux chômeurs des médias ? Ce n’est pas ça qui manque.
Pourquoi venir saigner des concurrents déjà exsangues ?
Radio-Canada se comporte comme un prédateur qui s’en prend à des proies plus faibles.
Il y a quelque chose d’indécent, en temps de crise, à jouer du coude ainsi.
Mon collègue Jules Richer a déjà souligné les tactiques de maraudage de Radio-Canada en publicité.
« Des rabais de 40 % à 70 % ont été consentis sur des publicités télévisées diffusées sur la chaîne d’information continue RDI, une façon, donc, de réduire les prix.
« En pleine crise de la COVID-19, qui affecte durement les revenus des réseaux de télévision privés, il s’agit d’après nos sources d’une concurrence déloyale de la part de RadioCanada qui, elle, peut compter sur un financement public important et stable. »
AU PLUS FORT LA POCHE
Le monde des médias est une jungle. Avant la crise de la COVID-19, il y avait la crise des médias. Et déjà à l’époque, Radio-Canada, avec son financement assuré, s’en tirait mieux que ses concurrents du privé.
Ces jours-ci, Radio-Canada se comporte en « Fat cat », un gros minou qui mange à sa faim pendant que les autres quémandent une bouchée de pain.
Y aura-t-il quelqu’un à Ottawa pour les rappeler à l’ordre ? Ou nos amis de Radio-Canada se rendront-ils compte eux-mêmes qu’ils manquent singulièrement de solidarité ?