Des hôpitaux se dotent de caméras thermiques
Toutes les personnes fiévreuses sont ainsi détectées à l’entrée
Deux hôpitaux montréalais sont maintenant dotés de caméras thermiques afin d’identifier rapidement les usagers et employés fiévreux, et donc à risque d’être porteurs de la COVID-19.
« On se bat contre un ennemi invisible, on s’est donc équipé d’une autre barrière pour empêcher sa propagation. C’est une arme de plus dans tout notre arsenal, si on veut finalement remporter la guerre », explique Bruce Lapointe, chef de service au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.
Depuis le 18 avril, plusieurs caméras thermiques ont été déployées aux entrées des hôpitaux Notre-Dame et de Verdun, des lieux de « grande affluence ». En moins d’une seconde, l’appareil détecte la température de ceux qui se présentent dans ces établissements.
AUSSITÔT TESTÉ
La personne qui obtiendra un résultat supérieur à 38 degrés Celsius sera interceptée par l’agent de sécurité, qui contrôle le dispositif. Elle sera ensuite redirigée afin de subir un test de coronavirus et puis renvoyée chez elle en attente des résultats.
« À ma connaissance, on est les premiers à le faire [à Montréal]. On est en plein coeur de la tempête, estime M. Lapointe. C’est rapide, fiable et ça permet de ne pas créer de line-up à l’entrée. »
Le CIUSSS assure ne pas seulement compter sur ce nouvel outil technologique pour combattre le coronavirus et veut éviter tout faux sentiment de sécurité.
« On compte sur de nombreux règlements et plusieurs mesures ont été prises. Le lavage de mains est obligatoire et régulier, par exemple. On a même créé une patrouille de la distanciation physique », illustre Bruce Lapointe.
VIE PRIVÉE PRÉSERVÉE
La technologie du fabricant chinois Uniview n’est pas connectée au Wi-Fi et sert uniquement à prendre la température. On estime qu’il n’y a aucun risque concernant les données et la vie privée.
« Ce n’est pas “réseautable”, explique Frédéric Abenaim, président de iMotion Sécurité, qui a vendu les appareils au CIUSSS. Ça a aussi été approuvé par Santé Canada. »
En tout, le CIUSSS s’est doté de six caméras thermographiques et son entreprise a fait don de trois autres supplémentaires.
« Il y avait un besoin et on a voulu les appuyer dans leur combat. C’est une période importante pour s’entraider et on espère en inspirer d’autres », conclut M. Abenaim.