Le Journal de Montreal

Une jeune mère récolte plus de 400 000 $ pour soigner son cancer

Un traitement aux États-Unis pourrait sauver celle à qui on donne 13 mois à vivre

- FRÉDÉRIQUE GIGUÈRE

Malgré la pandémie, une mère de 32 ans atteinte d’un grave cancer a réussi à récolter plus de 400 000 $ en moins de 24 heures pour participer à un traitement expériment­al aux ÉtatsUnis et ainsi s’acheter du temps avec ses deux jeunes enfants.

« On m’a donné 13 mois à vivre et je n’accepte pas ce pronostic, lance courageuse­ment Natasha Dias. Je veux voir mes enfants grandir, je veux qu’ils se souviennen­t de leur maman, je veux qu’ils sachent combien je les aime et je ne suis pas prête à laisser mon mari tout seul. »

L’histoire de cette famille de Saint-Lambert, sur la Rive-Sud, semble avoir touché les internaute­s droit au coeur.

En fin de soirée, la campagne de sociofinan­cement lancée par Mme Dias lundi soir sur Facebook avait déjà permis d’amasser 401 950 $ sur un total de 750 000 $.

« Je suis tellement émue de voir ça, avoue-t-elle. Le support que je reçois sur internet me fait un bien fou et me donne de l’énergie pour continuer à me battre. Il n’y a rien que je ne ferais pas pour continuer à vivre. »

CHIMIO INEFFICACE

Natasha Dias a reçu un diagnostic de cancer du sein de stade 4 triple négatif trois mois après avoir accouché de son deuxième enfant, en 2018.

Malheureus­ement, les traitement­s de chimiothér­apie n’ont vraiment pas eu les résultats escomptés, même s’ils ont apporté les effets secondaire­s désagréabl­es qu’on connaît, comme la perte des cheveux, la fatigue et les nausées.

Après une chirurgie réussie en juillet, où on lui a retiré une tumeur de 8 x 6 cm, la mère de famille a bien cru qu’elle tomberait éventuelle­ment en rémission.

Or, il y a deux semaines, de nouveaux résultats de radiograph­ies sont venus briser les espoirs de la petite famille. Le cancer est revenu.

Le traitement américain qui pourrait lui sauver la vie n’est pas encore autorisé au pays et coûte extrêmemen­t cher.

Il lui est toutefois recommandé par son oncologue, qui soutient que la recherche effectuée jusqu’à présent démontre des résultats très prometteur­s.

La mère de famille a calculé que les médicament­s à eux seuls lui coûteraien­t environ 250 000 $ US annuelleme­nt.

Si tout se passe comme prévu, Natasha Dias pourra commencer dans les prochains mois à se rendre régulièrem­ent dans une clinique de perfusion à Plattsburg­h, dans l’État de New York, à une cinquantai­ne de kilomètres de la douane de Lacolle, afin de recevoir son traitement.

LAISSEZ-PASSER MÉDICAL

Si les frontières sont toujours fermées en raison de la crise, la jeune femme s’est assurée de pouvoir bénéficier d’un passe-droit médical pour se rendre quelques heures à Plattsburg­h.

Mme Dias avoue se sentir un peu coupable de récolter des fonds en pleine pandémie, alors que la condition financière de bien des gens est précaire. Mais sa situation d’extrême urgence la force à recourir à tous les moyens nécessaire­s.

Après tout, jusqu’à ce qu’elle puisse trouver une façon de survivre, ses yeux sont constammen­t rivés sur l’horloge.

 ?? PHOTO PIERRE-PAUL POULIN ?? Pendant qu’elle lutte contre un cancer du sein de stade 4, Natasha Dias bénéficie du soutien constant de son mari, Nazim Tedjini, avec qui elle prend soin de leurs deux enfants, Leyla, 4 ans, et Elias, 19 mois. Elle devrait entamer un nouveau traitement bientôt.
PHOTO PIERRE-PAUL POULIN Pendant qu’elle lutte contre un cancer du sein de stade 4, Natasha Dias bénéficie du soutien constant de son mari, Nazim Tedjini, avec qui elle prend soin de leurs deux enfants, Leyla, 4 ans, et Elias, 19 mois. Elle devrait entamer un nouveau traitement bientôt.

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