Des bébés plus anxieux en raison de la pandémie ?
Le stress prénatal influencerait la santé mentale de leur bébé
Des chercheurs suggèrent de se soucier, maintenant plus que jamais, du bien-être des femmes enceintes, puisque le stress que fait peser sur elles la pandémie pourrait avoir des effets sur la santé mentale de leur bébé dans quelques années.
« Il y a des effets mesurables du stress, de la dépression et des symptômes de l’humeur de la maman pendant la grossesse sur le développement socioémotionnel et les symptômes de santé mentale chez les enfants », indique le Dr Ashley Wazana, pédopsychiatre, chercheur à l’Hôpital général juif de Montréal et chercheur principal du consortium international « DREAM-BIG ».
Ce groupe d’experts canadiens et européens vient de publier une étude qui a permis d’analyser les réponses de 20 000 mères du Canada, du Royaume-Uni et des PaysBas. Ces données proviennent de trois projets de recherche menés durant plusieurs années à partir de la grossesse.
LIEN FORT
Les chercheurs ont mesuré un lien « fort, mais pas exclusif » entre le stress ou l’adversité vécue par certaines d’entre elles avant la naissance et l’émergence de troubles anxieux, dépressifs ou comportementaux quelques années plus tard chez les enfants, explique le Dr Wazana. Plus spécifiquement, l’étude s’est intéressée à la psychologie des enfants âgés de quatre à huit ans.
Ces travaux ont été entamés bien avant l’apparition du nouveau coronavirus et ne portent donc pas sur la pandémie comme telle. On peut cependant imaginer facilement que celle-ci ajoute au stress vécu par les futures mères.
« Quand vous combinez le stress maternel et cette adversité environnementale particulière, il y a un risque que la santé mentale des enfants nés dans ce monde postpandémique soit davantage affectée », soulève la Dre Eszter Szekely, première auteure de l’article.
D’AUTRES FACTEURS
Cela dit, il n’y a pas lieu de s’alarmer, insiste le Dr Wazana, puisque plusieurs autres facteurs influencent le développement des enfants. C’est le cas notamment de la génétique, mais aussi de l’environnement dans lequel ces derniers naissent et grandissent, lequel peut être déterminant, indique-t-il. C’est pourquoi il ne faut surtout pas croire que « les jeux sont faits » avant la naissance, lance-t-il.
« LA GROSSESSE N’EST PAS UN COCON ET LE STRESS PEUT ÊTRE UN FACTEUR IMPORTANT LIÉ À LA SANTÉ MENTALE DURANT LA PETITE ENFANCE ».
– Dr Ashley Wazana