Des terroristes ouvrent le feu dans une maternité en Afghanistan
Journée sanglante dans le pays où au moins 37 civils ont été sauvagement tués
KABOUL | (AFP) L’Afghanistan a été secoué hier matin par deux attaques majeures, l’une contre un hôpital à Kaboul et l’autre ayant visé des funérailles dans l’est, provoquant au total la mort d’au moins 37 personnes.
Quatorze personnes, dont des nouveau-nés et des infirmières dans une maternité, ont été tuées par trois hommes armés dans un hôpital à Kaboul hier matin. Quelques heures plus tard, au moins 24 personnes sont mortes lors d’une attaque-suicide – revendiquée par l’État islamique – pendant des funérailles dans l’est du pays.
« Nous savions que nous étions attaqués et nous nous sommes donc enfuis du bâtiment », a raconté un pédiatre sur place. « L’hôpital était rempli de patients et de médecins, et c’était la panique totale à l’intérieur », a-t-il ajouté sous le couvert de l’anonymat.
« Ils m’ont tiré dessus et un de mes petits-enfants a été tué », a raconté Jamila, qui était à l’hôpital pour un vaccin.
REPRISE DE L’OFFENSIVE
Avant même toute revendication, le président afghan Ashraf Ghani a accusé les talibans et l’État islamique.
« J’ordonne aux forces de sécurité [...] de reprendre leurs opérations contre l’ennemi », a-t-il alors annoncé lors d’une allocution télévisée hier, afin de « défendre le pays ».
Les forces afghanes s’étaient engagées, depuis plusieurs mois, à se contenter de se défendre face aux attaques talibanes, afin d’encourager l’ouverture de négociations de paix.
Les talibans ont, eux, intensifié leurs violences contre les forces afghanes depuis la signature d’un accord avec Washington fin février.
Quelques heures plus tard après l’attaque d’un hôpital de Dasht-e-Barchi, un quartier habité par la minorité chiite Hazara, au moins 24 personnes ont été tuées et 68 blessées par un kamikaze qui s’est fait exploser pendant des funérailles dans la province de Nangarhar, selon les autorités.
« J’ai vu de nombreux cadavres sur le sol [...] Après l’avoir cherché pendant quelques minutes, j’ai trouvé mon frère parmi les morts », a raconté Abdul Wakil Saeedi, ses vêtements tachés de sang.
Les talibans ont démenti avoir participé à ces attaques, et n’en ont revendiqué aucune dans les grandes villes depuis la signature de l’accord en vue d’un retrait des troupes étrangères d’Afghanistan.
ATTAQUES CONDAMNÉES
De son côté, Washington a condamné « dans les termes les plus forts » ces attaques « épouvantables », tout en appelant le gouvernement et les talibans à « coopérer » pour ramener la paix.
De son côté, l’Union européenne s’est indignée de « l’inhumanité effroyable » des attaques perpétrées contre une maternité et lors de funérailles en Afghanistan hier.