Malgré la forte contamination, la Russie entame un déconfinement
Le deuxième pays le plus touché au monde en nombre de cas rouvre lentement
MOSCOU | (AFP) La Russie, où le porte-parole de Vladimir Poutine a été à son tour diagnostiqué positif au nouveau coronavirus, est devenue hier le deuxième pays au monde en nombre de cas, mais elle a néanmoins entamé hier un prudent déconfinement.
Se fiant à la faible mortalité officiellement enregistrée à travers le pays, dans plusieurs régions russes, moins affectées, certains commerces comme les salons de beauté ont pu rouvrir. La plupart des lieux publics demeurent cependant fermés, restaurants compris, tandis que les rassemblements sont interdits jusqu’à nouvel ordre.
Ainsi, au Bachkortostan (Oural), le dirigeant régional Radi Khabirov a annoncé la réouverture diurne « des rives, quais et parcs ». Magadan, en Extrême-Orient, a pour sa part autorisé les activités sportives individuelles en extérieur.
À Moscou, principal foyer de l’épidémie, un confinement quasi général reste en vigueur. Le port du masque et des gants de protection a été rendu obligatoire dans les transports publics et les supermarchés.
10 000 CAS QUOTIDIENNEMENT
Avec 232 243 cas depuis le début de l’épidémie, dont 10 899 annoncés hier, la Russie est désormais deuxième au monde en termes de contaminations, loin derrière les États-Unis, mais devant l’Espagne et le Royaume-Uni.
Depuis le début du mois de mai, ce sont plus de 10 000 cas qui sont recensés quotidiennement, une évolution que les autorités expliquent par un dépistage massif, avec 5,8 millions de tests, d’après le comptage du jour.
Contamination symbolique, le porte-parole du président Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a annoncé être malade de la COVID-19, mais ne pas avoir eu de contact avec le président depuis plus d’un mois.
Avant lui, le premier ministre Mikhaïl Michoustine avait annoncé son hospitalisation le 30 avril. Deux autres ministres ont aussi été contaminés.
Rapporté au nombre des cas, celui des morts, 2116, demeure cependant faible, loin des niveaux rencontrés en Italie, en France et même en Allemagne, pays cité en exemple pour sa gestion de la crise.
Des critiques jugent néanmoins que la mort de plusieurs milliers de personnes n’a pas été prise en compte, soupçonnant les autorités d’attribuer à d’autres pathologies des décès de malades de la COVID-19.
UN RESPIRATEUR S’ENFLAMME
Enfin, à Saint-Pétersbourg, un incendie a fait cinq morts parmi des malades hospitalisés en réanimation. La cause du drame est un appareil de respiration artificielle qui a pris feu.
« On a évité un grand nombre de victimes grâce au professionnalisme et à l’abnégation des médecins et des infirmières », a dit, dans un communiqué, Alexandre Beglov, gouverneur de la Ville.