Le Journal de Montreal

L’achat local tout aussi crucial en publicité

La pandémie a fait chuter les revenus publicitai­res de l’ensemble des chaînes du Groupe TVA

- PHILIPPE ORFALI

La COVID-19 fait mal aux revenus des grands médias et le Groupe TVA n’y échappe pas. En dépit d’un « bon premier trimestre », l’entreprise a enjoint les annonceurs et les gouverneme­nts à acheter « local » plutôt que chez les géants du web, hier.

« Il en va de la pérennité de nos entreprise­s », a soutenu la présidente et chef de la direction du Groupe TVA, France Lauzière, en marge de l’assemblée annuelle de la société.

Les impacts de la pandémie ont été nombreux sur la filiale de Québecor, a détaillé Mme Lauzière : non seulement TVA Sports s’est vue privée de la majeure partie de son contenu à l’instar de ses concurrent­es, mais les revenus publicitai­res de l’ensemble des chaînes du Groupe ont été touchés.

On a également interrompu la plupart des activités de postproduc­tion de la division MELS, et réduit la parution de plusieurs magazines de TVA Publicatio­ns depuis le début du confinemen­t, à la mi-mars.

UNE REPRISE, MAIS PAS COMME AVANT

Plusieurs de ces activités reprendron­t de façon progressiv­e au cours des prochaines semaines… mais pas comme avant.

Si du côté de l’informatio­n tout fonctionne comme à la normale ou presque, la grille horaire automnale de TVA pourrait être passableme­nt modifiée par le coronaviru­s, le tournage des fictions étant interrompu jusqu’à nouvel ordre.

Chez MELS aussi certaines activités ont redémarré, comme le doublage ou la réalisatio­n d’effets spéciaux, mais l’interrupti­on des tournages aux États-Unis et la fermeture des frontières jusqu’à nouvel ordre changent la donne.

« Il n’y a pas eu d’annulation [de contrats]. On regarde quand ils pourront reprendre », a dit Mme Lauzière.

BON PREMIER TRIMESTRE

Malgré tout, la patronne de TVA a tenu à dire que le Groupe est en bonne santé financière, grâce à sa stratégie visant à « réduire sa dépendance aux revenus publicitai­res ».

L’entreprise a enregistré des produits d’exploitati­on de 137,1 millions de dollars, en légère hausse de 3 millions $ par rapport à la même période l’an dernier.

La perte nette attribuabl­e aux actionnair­es se chiffre à 700 000 $ (ou 0,02 $ par action), contre une perte nette attribuabl­e aux actionnair­es de 6,7 millions $ (0,16 $ par action) au premier trimestre de 2019.

« Les résultats du premier trimestre ont été positifs [mais] l’impact de la crise s’est fait sentir dans le deuxième trimestre », a déclaré Mme Lauzière.

« Nous nous attendons à des impacts prononcés au cours des prochains mois [sur les résultats financiers] », a ajouté la PDG.

« IL EST IMPORTANT QUE NOS ANNONCEURS D’ICI ET NOS GOUVERNEME­NTS CONTINUENT D’INVESTIR EN PUBLICITÉS DANS LES MÉDIAS. IL EN VA DE LA PÉRENNITÉ DE NOS INDUSTRIES. » – France Lauzière, PDG du Groupe TVA

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PHOTOS D’ARCHIVES, CHANTAL POIRIER ET BRUNO PETROZZA Le siège social du Groupe TVA, à Montréal. En médaillon, la PDG, France Lauzière.

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