Le Journal de Montreal

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Un malheur n’arrive jamais seul

Comme tout le monde au Québec, je continue de traverser le tsunami de la COVID-19 avec mon conjoint et nos deux enfants, et je fais tout mon possible pour ne pas craquer. D’abord, sur le plan financier, on est pris à la gorge vu qu’on a perdu tous les deux nos emplois, mon conjoint et moi. Et ensuite, sur le plan des relations familiales.

Je dois dire que mon conjoint a toujours levé le coude allègremen­t, mais pendant la longue période de réclusion que nous venons de vivre, il a augmenté sa consommati­on. Rendu à l’heure du souper, il était souvent impatient et peu parlable. Alors, la moindre bévue commise par un des enfants le faisait monter dans les rideaux.

Les petits prenaient peur et allaient se réfugier dans leur chambre pour échapper à ses foudres. En plus du stress que leur causaient l’enfermemen­t et la peur du virus, il fallait aussi que je les rassure avant leur dodo, sur le fait que leur père les aimait encore, malgré ses sautes d’humeur.

Déjà mise à rude épreuve, ma patience était rendue pratiqueme­nt nulle quand j’allais au lit le soir. Et là, il fallait que je mène une autre bataille. Pour mon conjoint, se coucher sans baiser, quand ça représenta­it pour lui la seule distractio­n de la journée, c’était impensable. Alors que pour moi qui n’avais pas arrêté une seconde entre les travaux domestique­s, les repas à prévoir et à préparer et la période que je consacrais aux études des enfants, j’avais juste envie de dormir.

Je me sentais traitée comme une travailleu­se du sexe tant sa façon de faire l’amour était mécanique, juste destinée à le satisfaire pour qu’il puisse dormir ensuite. Après un certain temps, je me suis rebiffée et j’ai refusé de répondre à ses demandes. Alors là, j’ai eu droit à tous les qualificat­ifs imaginable­s et tendant à faire savoir au monde entier que j’étais un étouffoir de concupisce­nce qui le menait à la masturbati­on.

Pas besoin de vous dire que notre couple sort de cette crise gravement amoché. On ne se parle que pour l’essentiel. Et maintenant qu’on a tous repris le travail, c’est comme si on était devenus des étrangers l’un pour l’autre. Je ne sais plus comment le prendre pour le faire sortir du mutisme dans lequel il s’est enfermé. Mais ce que je voudrais surtout éviter, c’est de me retrouver à être obligée de faire l’amour avec lui quand je n’en ai pas envie. Comment faire ? Encore amoureuse, mais pour combien de temps ?

Votre signature m’incite à vous suggérer de faire une thérapie conjugale avec un(e) sexologue. Même si je sais que le stress créé par cette grosse crise que nous venons de traverser a provoqué de gros chamboulem­ents pour les couples et les familles, il reste évident que votre conjoint manque d’empathie à votre endroit et que son bien-être personnel passe avant tout. Ce qui n’a pas lieu d’être quand on aime l’autre.

Message d’espoir en ces temps difficiles

Je voudrais souligner une source d’aide pour toutes les personnes que la crise de la COVID-19 a perturbées. Je vous soumets respectueu­sement le nom d’une personne qui a fait une réflexion en profondeur sur le sujet et sur ce qui devrait changer dans nos vies. Il s’agit de Karim Coulaud qui présente régulièrem­ent sur YouTube des vidéos inspirante­s. André A. Bernier

En ces temps difficiles que nous traversons, je trouve important que toutes les suggestion­s susceptibl­es de nous aider à comprendre ce qui se passe pour parvenir à composer avec sont les bienvenues. Vous avez raison de faire cette suggestion. D’autant plus que ce garçon a fait une sérieuse recherche sur un sujet qui me passionne : les voies pour atteindre la sagesse.

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