Les députés de retour masqués et à distance
Le Parlement déconfiné après une pause de deux mois
Après deux mois de pause, l’Assemblée nationale a repris ses activités en mode COVID-19. Plusieurs élus arboraient le masque et la distanciation physique de mise dans le Parlement déconfiné n’était pas facile à respecter.
Appelés à siéger en personne pour la première fois depuis le confinement du Québec, les députés ont dû changer, eux aussi, leurs habitudes.
La « Maison du peuple » a dû adapter son cérémonial et multiplier les stations de Purell dans son enceinte.
Certains élus se sont présentés avec un couvre-visage, hier matin, à l’Assemblée nationale. Ce fut le cas notamment des ministres Christian Dubé et Marguerite Blais, et de la nouvelle chef de l’opposition officielle, la libérale Dominique Anglade.
Tous ont toutefois retiré leur masque le temps de la traditionnelle période de questions, où le nombre d’élus était limité à 37.
Étincelants de désinfectant, plusieurs bureaux étaient libres pour permettre aux parlementaires présents d’être à bonne distance de leurs collègues et adversaires. Des gourdes réutilisables personnalisées remplaçaient les verres d’eau généralement remplis par les pages, ces employés affectés au service des députés, qui brillaient par leur absence.
DIFFICILE À RESPECTER
De l’aveu de plusieurs élus, le deux mètres n’était toutefois pas respecté à la lettre dans le Salon bleu, où se tiennent les hostilités parlementaires.
« Le plan de la salle a été fait de manière à respecter la règle de distanciation. Il a d’ailleurs été soumis et approuvé par la santé publique. À l’usage, certains ajustements pourront être apportés, notamment pour faciliter la circulation », a convenu la porte-parole de l’Assemblée nationale, Julie Champagne.
REPRISE DES DÉBATS
Des mesures sanitaires qui n’ont toutefois pas empêché la reprise des débats politiques. Les partis d’opposition n’ont pas manqué de critiquer le déconfinement hâtif prévu par le gouvernement Legault.
Le chef intérimaire péquiste, Pascal Bérubé, a accusé la CAQ d’avoir choisi « une voie téméraire », alors que le Québec compte plus de 60 % des décès au Canada.
Le premier ministre a également été piqué au vif par la solidaire Manon Massé, qui a pointé du doigt le maigre salaire des préposés aux bénéficiaires dans les CHSLD. Sans parler de Dominique Anglade, qui a vécu son baptême de feu comme nouvelle chef de l’opposition officielle.