Interdits de faire du skate dans leur cour
Des enfants de Beloeil ne peuvent plus rouler sur leur nouvelle rampe après des plaintes du voisinage
BELOEIL | Un père ayant bâti une rampe de skateboard dans sa cour pour divertir ses enfants confinés est sidéré que le voisinage se soit plaint du bruit auprès de la Ville, qui interdit cette activité.
« C’est pas vrai qu’ils vont me faire détruire ce que j’ai construit, et briser le coeur de mes enfants », lance dans un cri du coeur David Gaudet, qui réside sur la rue Gouin à Beloeil.
La semaine dernière, le père de famille de 39 ans a construit un module de planche à roulettes dans sa cour arrière avec l’aide de ses enfants en confinement.
« Ç’a m’a coûté aux alentours de 1000 $. C’est pour leur santé physique et mentale, raconte M. Gaudet. Ils n’ont pu en profiter que quelques heures. »
Quelques jours plus tard, un voisin, Darcy Mc Goldrick, est venu l’avertir qu’il ne tolérerait pas ce bruit indéfiniment.
« Il dit que ça fait un vacarme épouvantable, mais ça fait moins de bruit qu’une tondeuse », déplore M. Gaudet.
Celui-ci, se voulant de bonne foi, désirait trouver un terrain d’entente afin de contrôler la durée d’utilisation et diminuer le bruit occasionné par ses gamins.
Hélas, mardi, un inspecteur de la Ville de Beloeil est débarqué chez lui pour l’informer du règlement municipal qui interdit aux citoyens d’avoir des rampes de rouli-roulant chez soi.
ENFANTS EN LARMES
« J’étais sur le bord de la crise de panique en voyant mes enfants pleurer, confie M. Gaudet, qui songe à déménager. Je peux-tu faire ce que je veux dans ma cour ? »
Hier, le père décontenancé a publié une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle on voit son fils Cédric, 12 ans, et sa fille Camille, 11 ans.
Les jeunes y implorent la mairesse de Beloeil, Diane Lavoie, de les laisser jouer avec leur rampe, du moins jusqu’à ce que la vie reprenne son cours normal.
La conseillère municipale du secteur, Renée Trudel, se dit sensible à la situation délicate.
Elle n’écarte pas qu’un amendement pourrait être adopté à court terme.
DÉBAT À VENIR
Une réunion doit avoir lieu lundi prochain afin d’en débattre avec ses collègues.
« On comprend le désarroi du père. Loin de nous l’idée d’empêcher des enfants de s’amuser durant le confinement, dit-elle. Mais il y a effectivement un règlement, que des gens considèrent légitime. »
Il y aurait d’ailleurs eu quelques plaintes de bruit, confirme Mme Trudel.
De leur côté, les résidents Darcy Mc Goldrick et son épouse Beverly jurent ne pas en être à l’origine.
« C’était tellement nuisible. Ça nous rendait fous, justifient-ils néanmoins au Journal. Tout le monde est confiné. Ça nous enlevait notre paix et notre liberté. »