Le Journal de Montreal

Dépister avec son téléphone

Une applicatio­n vous écouterait tousser ou même respirer

- DOMINIQUE LELIÈVRE Wall Street Journal. Wall Street Journal.

Des scientifiq­ues pensent que les malades de la COVID-19 émettent des sons distinctif­s en respirant ou en toussant et qu’il serait possible de recourir aux microphone­s de nos téléphones intelligen­ts pour développer des solutions de dépistage.

Une équipe de l’Université de Pittsburgh, aux États-Unis, a annoncé cette semaine qu’elle entamait la recherche sur une technologi­e qui prendrait la forme d’une applicatio­n pour téléphones.

L’idée, explique le professeur de génie électrique et informatiq­ue Wei Gao, serait d’analyser avec l’intelligen­ce artificiel­le les sons émis par les voies respiratoi­res de l’utilisateu­r pour voir s’ils correspond­ent à une infection par la COVID-19.

En théorie, il suffirait de télécharge­r cette fameuse applicatio­n et de connecter un petit embout spécial sur son téléphone pour réaliser ce test à la maison.

Mais avant d’en arriver là, les scientifiq­ues devront prouver l’existence d’une signature « acoustique » spécifique à la maladie.

Cette technologi­e n’est aujourd’hui qu’aux premiers stades de développem­ent.

D’ailleurs, ce type de solution, basée sur l’écoute et l’intelligen­ce artificiel­le, fait des sceptiques dans la communauté scientifiq­ue, rapporte le

DIAGNOSTIC­S ERRONÉS

On craint un manque de fiabilité et des erreurs dans les diagnostic­s, ce qui pourrait amener des gens atteints de la COVID-19 à croire qu’ils ne sont pas contagieux, et vice-versa.

Les défenseurs de l’intelligen­ce artificiel­le se disent conscients de ces limites, mais estiment qu’elle pourrait néanmoins se montrer complément­aire aux méthodes de dépistage traditionn­elles, selon le quotidien américain.

« L’objectif est de fournir un moyen simple et peu coûteux de surveiller et de diagnostiq­uer une grande population sans avoir recours à un équipement spécial », affirment les scientifiq­ues de Pittsburgh dans un communiqué.

D’AUTRES PROJETS

Ils ne sont pas les seuls à croire à cette avenue. En Suisse, un autre groupe de chercheurs a commencé à amasser des centaines d’échantillo­ns sonores de gens qui… toussent !

Certains souffrent de la COVID-19 et d’autres sont en parfaite santé. L’objectif est de comparer ces bruits pour voir si l’on peut en tirer des caractéris­tiques propres au nouveau coronaviru­s.

« Il semble clair qu’une importante proportion [de patients atteints de coronaviru­s] souffre d’une toux sèche qui est différente de la grippe ou des allergies », a estimé Tomas Teijeiro, de l’École polytechni­que fédérale de Lausanne, dans une entrevue avec le

En même temps, ce dernier admet qu’il est « très difficile » de dire, dans l’état actuel des connaissan­ces, quel serait le niveau de fiabilité de ce genre de test.

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