Le Journal de Montreal

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Le plus gros transporte­ur de brousse au Québec a besoin d’aide pour continuer

- FRANCIS HALIN resorts

Un jeune pilote de 31 ans, à la tête du plus gros transporte­ur de brousse du Québec, sollicite l’aide du gouverneme­nt pour maintenir son service après l’achat des activités d’Air Saguenay.

« Les Québécois doivent réaliser que l’on a des plages ici. On a des pourvoirie­s et des places encore plus belles que les du Sud ou les croisières qui entassent 4000 personnes sur le même bateau », lance avec passion Simon Contant, président d’Air Tunilik depuis 2014.

Ces derniers mois, l’homme d’affaires de 31 ans, amoureux du Nord, a mis la main sur plusieurs avions et la moitié des bases d’Air Saguenay, qui a mis la clé sous la porte en mars dernier après trois écrasement­s mortels en neuf ans.

« Mes pilotes ont des téléphones satellites. On a misé sur la technologi­e. On va avoir moins de personnel. Je peux suivre de mon téléphone mes hydravions en temps réel », partage celui qui veut faire décoller son entreprise.

Aujourd’hui, sa PME, Air Tunilik, dessert plus d’une trentaine de pourvoirie­s avec ses huit avions, dont plusieurs sites stratégiqu­es fréquentés tant par les Québécois que par les touristes américains.

« Nos bases de Lac Louise, Havre-SaintPierr­e, Natashquan, Wabush et de Pourvoirie Mirage, à la Baie-James, lanceront bientôt leur saison. Celles de Lac Pau et de Sept-Îles restent à confirmer », poursuit Simon Contant, qui cumule lui-même plus de 7000 heures de vol comme pilote de brousse.

CHASSE AU CARIBOU

Comme Air Saguenay et Norpaq, Air Tunilik a cependant souffert de la fin de la chasse au caribou en 2018, ce qui a fait mal à ses finances devenues plus fragiles qu’auparavant.

« On a besoin d’une aide gouverneme­ntale de 5 millions $. En ce moment, je me fais aider par des prêts privés, mais si au mois de décembre ça n’a pas marché, je vais devoir abandonner, confie M. Contant. C’est une question de survie. Si on n’a pas une aide de Québec, la moitié des bases vont devoir fermer. »

Pour Simon Contant, les transporte­urs de brousse ont un rôle clé à jouer dans la protection et la valorisati­on du territoire québécois.

Contrairem­ent à ce que l’on peut croire, insiste-t-il, les hydravions contribuen­t à préserver la nature parce qu’ils évitent de trouer la forêt avec de nouvelles routes à la grandeur du pays.

« Est-ce que l’on veut que nos petits-enfants puissent aller à la pêche comme nos grands-parents ? Si on continue à faire des chemins et des embranchem­ents partout, on va avoir du monde avec des camions qui vont envahir tous les lacs. Et il n’y en aura plus de ressources », conclut-il.

Simon Contant est le fils de Clément Contant. Dans les années soixante, Clément et son frère, Gérard, ont transformé un champ du boulevard des MilleÎles, à Laval, en piste que les habitués ont baptisée la « piste Contant ».

« C’EST UNE QUESTION DE SURVIE. SI ON N’A PAS UNE AIDE DE QUÉBEC, LA MOITIÉ DES BASES VONT DEVOIR FERMER. » – Simon Contant, président d’Air Tunilik

 ?? PHOTO FRANCIS HALIN ?? Le jeune président d’Air Tunilik, Simon Contant, mise sur les nouvelles technologi­es pour faire décoller les activités de l’entreprise achetée il y a six ans. On le voit ici à ses installati­ons de maintenanc­e, situées à Laval.
PHOTO FRANCIS HALIN Le jeune président d’Air Tunilik, Simon Contant, mise sur les nouvelles technologi­es pour faire décoller les activités de l’entreprise achetée il y a six ans. On le voit ici à ses installati­ons de maintenanc­e, situées à Laval.

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