Grand dépistage à Wuhan
Après l’apparition de nouveaux cas, la mairie préfère ne pas prendre de chance
WUHAN | (AFP) Ils font la queue avant d’ouvrir grand la bouche pour un prélèvement au fond de la gorge : inquiets après l’apparition de nouveaux cas de la COVID-19, les habitants de Wuhan se livrent docilement à un dépistage général.
Malgré la pluie, ils se pressent sous des tentes médicales montées dans des stationnements, dans des parcs ou au pied des immeubles de la métropole où le nouveau coronavirus est apparu fin 2019.
« C’est bien. C’est une façon d’être responsable vis-à-vis des autres et de soimême », explique un homme de 40 ans après avoir été dépisté.
Déjà testé début mai, il dit avoir voulu refaire un dépistage, car Wuhan, ville de 11 millions d’habitants, a été de très loin la plus touchée de Chine.
Plus de 3800 personnes sont mortes de la COVID-19 à Wuhan selon le bilan officiel – soit l’immense majorité des décès enregistrés en Chine.
La mise sous cloche de la ville a finalement été levée début avril. Depuis, la vie reprend peu à peu ses droits.
Mais l’optimisme ambiant a été douché ces derniers jours avec l’annonce de six nouveaux cas de la COVID-19 à Wuhan,
après un mois sans aucune contamination supplémentaire.
COMBINAISONS INTÉGRALES
Par crainte d’une deuxième vague épidémique, la mairie a alors lancé une campagne générale de dépistage.
Hommes, femmes, enfants et personnes âgées, vêtus de combinaisons de protection intégrales et équipés de visières en plastique, se présentent désormais dans ces tentes médicalisées où des soignants leur enfoncent un écouvillon dans leur gorge.
Certains Wuhanais restent cependant anxieux.
« Les mesures de sécurité à l’intérieur sont vraiment mauvaises. Les gens sont trop près les uns des autres », déclare une femme qui ne souhaite pas révéler son nom.
« La personne qui fait passer les tests manipule les échantillons de plein de monde, mais je ne l’ai pas vue se laver les mains », raconte-t-elle.