Des plats pour les enfants de la DPJ Un restaurant montréalais a servi plus de 550 repas dans les grands centres de la DPJ de la métropole à des jeunes qui étaient confinés et dans l’impossibilité de voir leurs proches.
Un restaurant montréalais a préparé plus de 550 repas pour des jeunes confinés et coupés de leurs proches
« Ç’a apporté tellement du soleil et de la joie pour des jeunes qui vivaient un contexte difficile avec la pandémie. Éducateurs et jeunes ont pu vivre un moment spécial ensemble, tout en mangeant d’excellents petits plats », souligne Vanessa Richard, chef de service à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) pour le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.
Parmi les oubliés de la crise de la COVID-19 figurent ces centaines de jeunes de 6 à 17 ans sous la protection de la DPJ, estiment les propriétaires du restaurant La Fabrique.
COUPURE PHYSIQUE
Ils ont donc voulu « faire leur part » en allant leur porter des repas santé, avec des ingrédients qui proviennent du Québec.
« C’était exigeant [de préparer autant de portions], mais on savait qu’on faisait une bonne chose pour ces enfants. Ça nous rendait vraiment heureux, raconte Stéphanie Labelle, copropriétaire du restaurant.
Pour eux, c’est vraiment pas évident, on voulait donc arriver avec une récompense pour leur dire : “Bravo, vous avez bien fait ça”. »
Tout comme pour le reste de la province, un confinement obligatoire a été imposé pour les jeunes de la DPJ. Ils ne pouvaient pas retourner voir leurs proches. « On a mis en place d’autres mesures afin qu’ils puissent garder contact, mais il y avait quand même une coupure au niveau physique », indique Mme Richard.
Au début de la pandémie, Mme Labelle et son copain Jean-Baptiste Marchand ont approché la DPJ afin de savoir s’ils pouvaient aider d’une quelconque manière. C’est que le couple, dans une démarche d’adoption au Québec, est sensibilisé à la cause.
C’est à la mi-avril que l’initiative a pu se concrétiser, et depuis, les deux restaurateurs ont servi des repas dans quatre grands centres de la DPJ de Montréal.
DONS DE CLIENTS
Pennes carbonara gratinées, chili au boeuf et légumineuses, cassolette aux pommes et érable, boeuf braisé et couscous, salade de pâtes et céleri rave, et de la barbe à papa comme dessert ont été un grand succès.
« Certains enfants n’ont jamais mangé au resto de leur vie. On a reçu des cartes de remerciements, c’est touchant », relate Mme Labelle, qui a aussi pu compter sur des dons de clients pour nourrir les jeunes.
Pour l’instant, les centres de la DPJ de Montréal ont été épargnés par la COVID-19. On n’y déplore aucune éclosion. Un seul adolescent a été déclaré positif, mais la maladie n’a pas été transmise à d’autres.
« On est prêts. On a deux unités qui sont prêtes à devenir des zones chaudes », explique Jocelyne Boudreault, porteparole au CIUSSS.