Le Journal de Montreal

Des plats pour les enfants de la DPJ Un restaurant montréalai­s a servi plus de 550 repas dans les grands centres de la DPJ de la métropole à des jeunes qui étaient confinés et dans l’impossibil­ité de voir leurs proches.

Un restaurant montréalai­s a préparé plus de 550 repas pour des jeunes confinés et coupés de leurs proches

- ANTOINE LACROIX

« Ç’a apporté tellement du soleil et de la joie pour des jeunes qui vivaient un contexte difficile avec la pandémie. Éducateurs et jeunes ont pu vivre un moment spécial ensemble, tout en mangeant d’excellents petits plats », souligne Vanessa Richard, chef de service à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) pour le Centre intégré universita­ire de santé et de services sociaux (CIUSSS) Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.

Parmi les oubliés de la crise de la COVID-19 figurent ces centaines de jeunes de 6 à 17 ans sous la protection de la DPJ, estiment les propriétai­res du restaurant La Fabrique.

COUPURE PHYSIQUE

Ils ont donc voulu « faire leur part » en allant leur porter des repas santé, avec des ingrédient­s qui proviennen­t du Québec.

« C’était exigeant [de préparer autant de portions], mais on savait qu’on faisait une bonne chose pour ces enfants. Ça nous rendait vraiment heureux, raconte Stéphanie Labelle, copropriét­aire du restaurant.

Pour eux, c’est vraiment pas évident, on voulait donc arriver avec une récompense pour leur dire : “Bravo, vous avez bien fait ça”. »

Tout comme pour le reste de la province, un confinemen­t obligatoir­e a été imposé pour les jeunes de la DPJ. Ils ne pouvaient pas retourner voir leurs proches. « On a mis en place d’autres mesures afin qu’ils puissent garder contact, mais il y avait quand même une coupure au niveau physique », indique Mme Richard.

Au début de la pandémie, Mme Labelle et son copain Jean-Baptiste Marchand ont approché la DPJ afin de savoir s’ils pouvaient aider d’une quelconque manière. C’est que le couple, dans une démarche d’adoption au Québec, est sensibilis­é à la cause.

C’est à la mi-avril que l’initiative a pu se concrétise­r, et depuis, les deux restaurate­urs ont servi des repas dans quatre grands centres de la DPJ de Montréal.

DONS DE CLIENTS

Pennes carbonara gratinées, chili au boeuf et légumineus­es, cassolette aux pommes et érable, boeuf braisé et couscous, salade de pâtes et céleri rave, et de la barbe à papa comme dessert ont été un grand succès.

« Certains enfants n’ont jamais mangé au resto de leur vie. On a reçu des cartes de remercieme­nts, c’est touchant », relate Mme Labelle, qui a aussi pu compter sur des dons de clients pour nourrir les jeunes.

Pour l’instant, les centres de la DPJ de Montréal ont été épargnés par la COVID-19. On n’y déplore aucune éclosion. Un seul adolescent a été déclaré positif, mais la maladie n’a pas été transmise à d’autres.

« On est prêts. On a deux unités qui sont prêtes à devenir des zones chaudes », explique Jocelyne Boudreault, porteparol­e au CIUSSS.

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PHOTO AGENCE QMI, JOËL LEMAY Les propriétai­res de La Fabrique, à Montréal, Stéphanie Labelle et Jean-Baptiste Marchand, préparent avec Élodie Billaud et Florian Vieira des repas pour la DPJ.

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