Le Journal de Montreal

La maladie de Kawasaki inquiète des parents

Le coronaviru­s pourrait déclencher des symptômes chez les enfants

- ÉTIENNE PARÉ

Alors que la COVID-19 pourrait être à l’origine d’une possible éclosion de la maladie de Kawasaki chez les jeunes enfants, des parents qui sont déjà passés par là ont préféré ne pas renvoyer leurs petits à l’école, craignant de revivre ce calvaire.

« Je ne souhaite ça à personne ! » a prévenu Geneviève St-Amant, une mère de famille de Québec.

Il y cinq ans, son aîné, alors âgé de 10 mois, a commencé à avoir des plaques et des boutons rouges partout sur le corps.

Fiévreux et très faible, le petit William a été transporté à l’hôpital, où, pendant plusieurs jours, son état n’a cessé de s’empirer avant que les médecins n’avancent un diagnostic.

« On ne peut jamais être sûr que c’est bien la maladie de Kawasaki, comme il n’y a pas de test. On y va donc par éliminatio­n avant de dire que c’est ça. Pendant une semaine, il était rouge de la tête aux pieds. Il avait une conjonctiv­ite dans les deux yeux. Sa langue était rosée. Il n’avait pas la force de manger ni de boire », a énuméré Mme St-Amant.

AUCUNE SÉQUELLE

Son fils a fini par prendre du mieux grâce à des transfusio­ns sanguines.

Il n’a gardé aucune séquelle, mais il demeure suivi par un cardiologu­e, comme il reste plus à risque de développer des problèmes cardio-vasculaire­s.

Quand Mme St-Amant a vu qu’il pourrait y avoir un lien entre la COVID-19 et la maladie de Kawasaki, elle a posé des questions au médecin de son fils.

« On m’a dit que la maladie frappe rarement deux fois, mais [...] j’ai préféré ne pas le renvoyer à l’école en attendant d’avoir plus de réponses », a tranché la mère.

Kim Gauthier-Fréchette en est venue à la même décision pour son fils de 6 ans, qui a vaincu la même maladie en 2018.

« C’est une maladie qui prend du temps à diagnostiq­uer et qui peut avoir des conséquenc­es graves », a-t-elle insisté.

Le président de l’Associatio­n des pédiatres du Québec, le Dr Marc Lebel, est toutefois d’avis qu’il n’est pas nécessaire de laisser les écoles fermées.

Au CHU Sainte-Justine, où il travaille, on a recensé plus de cas apparents qu’à l’habitude, mais personne n’a eu de complicati­on, assure le médecin.

DÉCLENCHÉE PAR UN VIRUS

Depuis plusieurs années, les médecins croient que la maladie de Kawasaki est déclenchée par une réaction du système après l’exposition à un virus, ce qui laisse à penser que la COVID-19 pourrait avoir un rôle dans les récentes éclosions.

Dans les derniers jours, quelques enfants sont décédés après avoir éprouvé des symptômes proches de la maladie de Kawasaki, en France et dans l’État de New York.

 ?? PHOTO AGENCE QMI ?? Le fils de Geneviève St-Amant a eu la maladie de Kawasaki en 2015. William Gingras a maintenant 5 ans.
PHOTO AGENCE QMI Le fils de Geneviève St-Amant a eu la maladie de Kawasaki en 2015. William Gingras a maintenant 5 ans.

Newspapers in French

Newspapers from Canada