Les physiothérapeutes sont occupés depuis le télétravail
Le portable sur la table de cuisine génère tout un paquet de problèmes de santé
Des physiothérapeutes observent une augmentation importante des consultations à cause de postes de travail mal adaptés à la maison.
« La plupart des gens ont migré vers le télétravail pour leur pratique professionnelle, donc ils sont assis devant leur ordinateur sur des postes de travail qui ne sont certainement pas ajustés pour la très grande majorité », explique Mickaël Vachon, physiothérapeute chez PhysioExtra.
« Les gens mettent par exemple leur laptop sur leur table de cuisine avec un éclairage qui n’est pas super bon, une chaise qui n’est pas à la bonne hauteur, un bureau qui n’est pas bien placé », poursuit celui qui voit de plus en plus de cas de douleur au dos ou au cou.
Le constat est le même pour Samuel Harvey-Vaillancourt, physiothérapeute chez Clinique Active.
BLESSURES PLUS INTENSES
« Ce sont toutes des blessures que l’on voyait auparavant, mais en moins grande intensité : les maux de cou, principalement, tout ce qui est lié aux problématiques cervicales et qui peuvent découler de mauvaises postures de travail », a-t-il soutenu.
Malgré le confinement et les mesures de distanciation sociale, les physiothérapeutes du Québec peuvent continuer à traiter des patients en téléconsultation. Les cas considérés comme urgents peuvent être traités en personne.
« Heureusement, ce sont des problématiques qui sont super faciles à traiter, dit Mickaël Vachon. Quelqu’un qui va appliquer les recommandations que l’on va donner va être capable, en deux, trois ou quatre séances, d’apporter des modifications nécessaires à son poste de travail, à un très faible coût. Un dictionnaire ou un bottin de téléphone [pour rehausser son
écran] et un clavier, ça peut parfois faire la job bien comme il faut. »
Un mode de vie moins actif peut également contribuer à faire réapparaître certains problèmes que l’on croyait guéris.
« Avant, les gens pouvaient prendre une marche quotidienne pour se rendre au travail, mais là, le fait qu’ils bougent moins, qu’ils sont moins actifs, ça fait en sorte qu’il y a des tensions musculaires qui reviennent, des problèmes de mobilité qui vont ressortir un peu plus. Et il y a beaucoup de gens qui ont appelé pour des problèmes lombaires, parfois aigus,
des problèmes qui revenaient parfois de manière assez drastique », illustre le physiothérapeute.
« L’idée, c’est de ramener les gens vers un certain équilibre, suggère Mickaël Vachon. Quand tu es au travail normalement, tu vas te lever, aller parler avec un collègue… Il va quand même y avoir un peu de mouvement. Là, les gens sont vraiment assis. C’est pour ça que l’on suggère fortement que toutes les 30 minutes, il faut se trouver une raison pour se lever, ne serait-ce que pour aller se chercher un verre d’eau, pour marcher un peu. »