Le Journal de Montreal

Trump menace d’envoyer l’armée… contre les Américains

Trump a évoqué la possibilit­é d’envoyer des militaires dans les rues pour freiner les débordemen­ts

- – Avec Jonathan Tremblay

AFP | Donald Trump a déclaré hier être un « président de la loi et de l’ordre » aux Américains, tout en clamant qu’il ne se gênerait pas pour déployer des « milliers de soldats lourdement armés » dans les rues du pays afin de limiter les grabuges.

« Mon premier et plus haut devoir en tant que président est de défendre notre grand pays et le peuple américain. J’ai prêté serment de respecter les lois de notre nation et c’est exactement ce que je ferai », a lancé hier soir le président américain en ouverture de discours, dans les jardins de la Maison-Blanche.

Lors de sa brève allocution, le milliardai­re américain a appelé les gouverneur­s à prendre les mesures nécessaire­s pour « dominer les rues ».

Il a dénoncé des actes de « terrorisme intérieur », affirmant que les troubles de la veille dans la capitale fédérale étaient « une honte ».

« Si une ville ou un État refuse de prendre les actions qui sont nécessaire­s pour défendre la vie et la propriété de leurs résidents, alors je vais déployer l’armée américaine et rapidement résoudre le problème pour eux », a-t-il lancé, montrant ainsi toute sa frustratio­n face à la situation.

« Il passe par-dessus des gouverneur­s qui n’ont même pas réclamé son aide, dit-il. Dans sa façon d’agir, on dirait une dictature bonapartis­te » estime André Lamoureux, politicolo­gue à l’UQAM

COLÈRE RÉPANDUE

Ce discours survient une semaine après la mort de George Floyd, un homme noir de 46 ans, qui, selon une double autopsie, a été étouffé à mort par un policier blanc de Minneapoli­s.

La colère s’est depuis propagée aux quatre coins du pays.

Par ailleurs, la menace de Trump d’avoir recours à l’armée fait référence à l’Acte d’insurrecti­on, une loi fédérale vieille de 213 ans.

Cet acte a été invoqué pour la dernière fois lors de l’émeute de Rodney King, à Los Angeles, en 1992, selon NBC News.

MANIFESTAN­TS ÉCLABOUSSÉ­S

À l’issue de ses déclaratio­ns, Trump s’est par la suite rendu, pour une visite surprise, devant l’église Saint John, qu’il a qualifiée de « très, très spéciale ».

Ce bâtiment emblématiq­ue situé à proximité de la Maison-Blanche a été l’objet d’un foyer d’incendie, la veille.

Quelques minutes avant l’arrivée du président, la police a effectué des tirs de gaz lacrymogèn­e pour tenter de disperser des manifestan­ts rassemblés à l’extérieur de l’enceinte. Nombre d’entre eux ont été évacués du site.

« C’est le plus grand pays du monde. Et nous allons garantir sa sécurité », a déclaré Trump, une fois sur place, une bible solennelle­ment tenue à la main.

« La loi, l’ordre et la religion. Ça résume bien l’affaire », estime André Lamoureux. Selon lui, le président « s’attribue tous les pouvoirs et se place au-dessus de tout ».

Pour ce qui est du déploiemen­t des troupes, l’expert croit que si elles sont mises à contributi­on, elles « feront tout en leur pouvoir pour préserver l’ordre ».

« Plutôt que de régler la situation, il attise la problémati­que et les affronteme­nts », conclut-il.

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PHOTOS AFP 1. Après son discours, le président américain Donald Trump a tenu solennelle­ment la bible, hier, lors d’une visite surprise à l’église Saint John, à Washington. 2. Donald Trump lors de son discours devant la Maison-Blanche, en fin de journée, hier. 3. La police a dispersé la foule près de la Maison-Blanche après ce discours du président.

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