Le Journal de Montreal

Ceux qui ont agressé un ex-policier ont fait un travail d’amateur

- MICHAËL NGUYEN

Le trio accusé d’avoir battu chez lui un ex-enquêteur spécialisé dans le crime organisé s’est fait attraper à la suite d’une comédie d’erreurs, en commençant par l’embauche d’un chauffeur accro au crack qui s’était stationné sous une caméra de surveillan­ce.

« Dans les bandes vidéo, on voit clairement le véhicule avec les trois suspects, le chauffeur utilisait sa propre voiture qui était inscrite comme véhicule à surveiller ; il a dit être parfois payé en drogue », a relaté le procureur Antonio Parapuf, hier au palais de justice de Montréal.

Louis-Simon Jacques, Sandel Pierre et Yadley Deutz Saint-Jean, âgés de 30, 18 et 23 ans, étaient de retour en cour dans l’espoir d’être libérés sous caution à la suite d’une violente attaque contre l’exenquêteu­r Pietro Poletti, la semaine passée.

Selon la poursuite, trois hommes masqués se sont présentés chez Poletti. Et après que l’un d’eux a crié « c’est lui ! », le trio s’est mis à battre la victime avec une brique et un balai à neige, pour ensuite s’en prendre à la mère de l’ex-enquêteur.

« Tire-le ! » aurait crié un des accusés, avant que les agresseurs ne prennent la fuite.

Sauf que, comme le petit Poucet, le trio aurait disséminé plusieurs indices. Le balai à neige a été trouvé dans la rue et les masques ont été jetés dans une poubelle.

Et c’était sans compter sur la présence d’un voisin qui, trouvant l’activité chez Poletti suspecte, s’est mis à suivre la voiture en fuite, tout en transmetta­nt la plaque d’immatricul­ation aux autorités.

AVEC UNE ARME À FEU

Avec toutes ces informatio­ns, les policiers n’ont pas eu de mal à arrêter les suspects huit heures plus tard, près du pont Jacques-Cartier. En fouillant la voiture, les policiers ont trouvé une arme semi-automatiqu­e.

« Si on avait voulu le tuer, il serait mort », aurait toutefois dit Saint-Jean aux policiers.

Les accusés font face à 10 chefs d’accusation, allant de l’introducti­on par effraction à la séquestrat­ion, en passant par des voies de fait et des menaces. Défendus par Mes Tom Pentefount­as et George Calaritis, ils espèrent être libérés après l’audience, qui se poursuivra la semaine prochaine.

Saint-Jean, un coiffeur, a assuré hier qu’il respectera­it toute condition imposée par la cour, tandis que le père de Pierre, un enseignant, a assuré qu’il veillerait au respect des conditions de son fils.

Un quatrième suspect, qui était présent dans la maison de Poletti, n’a toujours pas été arrêté et est activement recherché.

On ignore toujours les motifs de l’attaque.

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Victime
PIETRO POLETTI Victime

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