Le Journal de Montreal

Le combat d’un fils pour son père

L’hospitalis­ation de son papa en Chine coûte cher

- JÉRÉMY BERNIER

Après que son père eut sombré dans le coma pendant 22 jours en Chine, un homme de Québec fait des pieds et des mains pour lui permettre de quitter l’hôpital avec un stimulateu­r cardiaque qui pourrait lui sauver la vie.

À 58 ans, Robert Lebel habite en Chine depuis une dizaine d’années. M. Lebel travaille dans l’exportatio­n de spiritueux. C’est son métier qui l’a amené à s’installer dans le sud du pays.

Tout se déroulait à merveille jusqu’au 5 avril dernier, jour où M. Lebel a subi son premier infarctus, loin de sa famille.

« J’ai reçu un appel provenant du téléphone de mon père en pleine nuit. Mais, au bout du fil, c’était une voix inconnue qui m’expliquait que mon père entrait d’urgence à l’hôpital après avoir fait une grosse crise cardiaque », explique son fils, Alexandre, avec qui il est resté en contact étroit depuis son départ.

« LE MIRACULÉ »

Après avoir reçu un extenseur vasculaire pour déboucher l’artère obstruée, M. Lebel a été plongé dans le coma pendant 22 jours. À ce moment, les chances de survie de l’homme n’atteignaie­nt pas les 10 %, selon les médecins.

Divers soins avancés, transfusio­ns sanguines et réanimatio­ns ont été nécessaire­s pour permettre à M. Lebel de revoir la lumière du jour.

« Apparemmen­t, ils [les médecins] l’appellent Le Miraculé là-bas parce qu’ils ne s’attendaien­t pas du tout à être capables de le sauver », indique Alexandre.

« Le pire, c’est de ne pas pouvoir être près de lui pendant tout ça, de ne pas pouvoir parler la langue et d’avoir un décalage horaire de 12 heures pour avoir des nouvelles », déplore-t-il, pestant contre la pandémie de COVID-19 qui a forcé les pays à fermer leurs frontières.

Mais ce manque de proximité n’est pas le dernier souci de la famille. L’utilisatio­n répétée de défibrilla­tions sur Robert Lebel a laissé des perturbati­ons permanente­s au niveau de son coeur. Il aura donc besoin d’un stimulateu­r cardiaque, communémen­t appelé « pacemaker ».

DES COÛTS FARAMINEUX

L’hôpital refuse toutefois d’installer l’appareil tant que les proches de M. Lebel n’auront pas prouvé qu’ils sont capables de payer les soins que ce dernier a reçus, frais qui s’élèvent à près de 70 000 $. Sans parler du stimulateu­r cardiaque qui coûte environ 20 000 $.

« Quand ils vont voir que l’argent commence à rentrer, ils vont peut-être considérer de lui installer l’appareil même si la facture n’est pas entièremen­t payée », espère le fils.

Une levée de fond des amis du paternel qui habitent aussi en Chine, et les premières économies de la famille ont permis de payer près de 15 000 $, mais les fonds manquent.

Avec l’aide de sa soeur Rosalie et de son frère Marc-Antoine, Alexandre Lebel a finalement organisé une campagne de financemen­t sur la plateforme GoFundMe dans un ultime espoir pour aider son père.

Plus de 16 000 $ ont été amassés jusqu’à présent.

 ?? PHOTOS COURTOISIE ?? Robert Lebel alors qu’il était dans le coma. En mortaise, la somme présenteme­nt due par la famille, soit 279 178 yuans (environ 53 713 $).
PHOTOS COURTOISIE Robert Lebel alors qu’il était dans le coma. En mortaise, la somme présenteme­nt due par la famille, soit 279 178 yuans (environ 53 713 $).

Newspapers in French

Newspapers from Canada