Le Journal de Montreal

Il se négocie un poste à 500 000 $ en pleine campagne à l’ONU

- SYLVAIN LAROCQUE

L’ex-ambassadeu­r Marc-André Blanchard s’est négocié un emploi à un demi-million de dollars à la Caisse de dépôt en pleine campagne pour un siège au Conseil de sécurité des Nations unies, et le gouverneme­nt Trudeau n’y trouve rien à redire.

« J’ai eu des discussion­s avec la Caisse au courant du mois de mai », a révélé hier M. Blanchard au Journal.

« C’est le président de la Caisse [Charles Émond] qui a communiqué avec moi directemen­t », a-t-il précisé, en rappelant qu’il avait fait part de son intention de quitter la diplomatie canadienne dès la fin de 2019.

AUCUN EFFET SUR LA CAMPAGNE

Pendant qu’il négociait avec la Caisse, le diplomate a poursuivi ses efforts afin que le Canada soit élu au Conseil de sécurité. Malgré une visite du ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, au siège des Nations unies à New York, en juin, le Canada a perdu face à la Norvège et à l’Irlande.

« J’ai mis toute l’énergie possible pendant mon travail à l’ONU et je pense que personne ne peut dire que j’ai ménagé mes efforts pour le Canada », a assuré Marc-André Blanchard.

L’ex-président de McCarthy Tétrault et du Parti libéral du Québec dit avoir informé le commissair­e à l’éthique, Mario Dion, de ses démarches avec la Caisse.

« Les titulaires de charges publiques ont le droit de négocier de nouveaux emplois même lorsqu’ils sont encore en poste », a soutenu hier un porte-parole du ministre Champagne, Adam Austen.

« Ça n’a eu aucun effet sur la campagne, a-t-il ajouté. L’ambassadeu­r était un excellent représenta­nt pour le pays. »

MILLIONS DE DOLLARS

Le salaire de base de Marc-André Blanchard à titre de chef de « CDPQ mondial » sera de 500000 $, soit juste en deçà de celui de M. Émond, qui s’élève à 550 000 $. Avec les bonis, leur rémunérati­on se chiffrera en millions de dollars. Comme ambassadeu­r, M. Blanchard gagnait moins de 300 000 $.

À la Caisse, l’homme de 54 ans aura pour tâche d’accroître la coordinati­on des 10 bureaux que compte l’institutio­n à l’étranger.

« Ma mission, ça va être de m’assurer que dans un contexte où il y a une concurrenc­e très grande entre les investisse­urs à travers le monde, la Caisse, autant que possible, reçoive le premier appel des meilleurs partenaire­s pour les meilleures opportunit­és », a-t-il expliqué.

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