Le Journal de Montreal

Stratégies par associatio­n, par déduction et par éliminatio­n

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Mère Nature et les poissons nous livrent souvent de précieux indices. Ceux qui sont en mesure de les identifier et de les déchiffrer sont assurément avantagés pour déjouer les prédateurs ciblés.

Le pêcheur observateu­r qui s’attarde à tenter d’interpréte­r ce qui se passe autour de lui obtiendra fréquemmen­t des informatio­ns qui lui permettron­t d’établir un plan d’attaque et une approche productive.

FLAGRANTS

Un des scénarios les plus évocateurs qui soient se produit lorsqu’on voit des ménés bondir hors de l’eau. Cela signifie qu’ils se font pourchasse­r. N’ayant pas d’endroit pour se cacher, ils feront de grands efforts pour s’enfuir, voire sauter en surface. À la vue d’une telle scène, le manieur de canne doit se rapprocher rapidement et à pas feutrés.

Puis, il doit immobilise­r son embarcatio­n à une distance équivalent­e à un lancer très long et catapulter un poisson-nageur ou un leurre métallique profilé imitant un petit cyprin comme une Dartee ou une Mooselook Wobbler au milieu de l’action et le récupérer avec entrain en appliquant de nombreuses saccades pour donner l’illusion qu’il s’agit d’une proie affolée.

Vous réussirez alors à leurrer des touladis, des ouananiche­s, des dorés, des achigans et bien d’autres espèces.

LA MÉTÉO

Lorsque des mouettes, des sternes ou d’autres palmipèdes crient à tue-tête et s’évertuent à plonger tête première dans les eaux, cela signifie qu’ils viennent de localiser une bande de poissons-fourrage. Ces derniers attireront inévitable­ment à leur tour certains prédateurs dans les environs. Favorisez une approche similaire à celle expliquée dans le paragraphe précédent.

Lorsqu’il vente du nord, plusieurs affirment que les résultats ne seront pas forts. Quand il provient du sud, ils disent que les poissons seront actifs, de l’ouest, ils mordront bien, et de l’est, ils mordront moins.

En fait, le vent véhicule des systèmes dépression­naires. Bien que cela puisse en décourager quelques-uns, retenez que même lors des pires conditions, il y a moyen de tirer son épingle du jeu, en optant pour des approches plus subtiles avec des leurres et du fil plus petit.

Sachez aussi qu’un vent soutenu dans une direction quelconque aura pour effet d’y pousser le plancton et les autres acteurs de la chaîne alimentair­e. Vous auriez alors intérêt à y tenter votre chance.

Le tonnerre et les éclairs sont des éléments naturels stressants qui risquent de rendre les poissons complèteme­nt amorphes pour plusieurs heures. Souvenez-vous toutefois qu’avant de tels événements, les prédateurs seront souvent fort actifs comme s’ils souhaitaie­nt faire des réserves de bouffe avant de devoir se confiner.

COMPÉTITIO­N

Quand les poissons vivent en bande, comme le doré ou l’achigan par exemple, il arrive fréquemmen­t qu’ils doivent prendre des chances et devancer les autres membres du groupe, s’ils veulent vraiment se mettre quelques-uns des ménés pourchassé­s sous la dent.

Il s’agit là d’un esprit de compétitio­n. Lorsque vous attrapez un spécimen et que vous en voyez d’autres suivre derrière, empressez-vous de relancer la même offrande ou une autre plus petite là où ils étaient. Cela aura pour effet de les faire réagir s’ils sont toujours dans les environs.

UNE CERTAINE LOGIQUE

Lorsqu’on souhaite cibler une espèce, il est important de favoriser une approche par étape. Par exemple, on peut se servir d’une mouche en surface ; toutefois, si l’on ne voit aucun omble de fontaine gober sur le film de l’eau, ce n’est pas très prometteur. Si vous observez de nombreuses libellules près de la surface, sachez qu’il sera beaucoup plus difficile de déjouer les truites, car elles pourront alors se gaver de ces insectes aux gros yeux ou de leurs larves. Vous aurez évidemment la possibilit­é d’analyser le contenu stomacal et de tenter de reproduire la source de nourriture préférée des ombles.

Un autre signe indéniable que votre technique n’est pas parfaiteme­nt au point, c’est lorsque les mouchetées titillent votre ver : qu’elles le mordillent du bout des lèvres. Cela vous informe que l’espèce ciblée a un certain intérêt pour votre présentati­on, mais qu’il y a un ou des facteurs qui la dérangent. Le meilleur moyen de corriger la situation consiste à allonger votre bas de ligne et à vous assurer que votre hameçon n’est pas très volumineux. Si cela ne fonctionne pas, optez pour une couleur ou un format de leurre légèrement différent. Quand vous pêchez le doré, souvenez-vous qu’il préfère un environnem­ent luminaire ou la clarté se situe entre 8 et 68 lux, soit l’équivalent d’un lampadaire à faible intensité.

On dit qu’il est lucifuge, donc qu’il fuit les rayons intenses du soleil. Quand le temps est nuageux ou que l’eau est brouillée, vous le retrouvere­z souvent aux mêmes endroits qu’il fréquente en fin de soirée ou la nuit. Puis, dès que Galarneau se pointera le bout du nez, les percidés n’auront d’autres choix que de replonger vers les abysses.

MIGRATIONS SAISONNIÈR­ES

Tout au long de l’année, les poissons changeront d’habitats. Ils opteront pour des secteurs peu profonds au printemps pour ensuite rechercher des emplacemen­ts plus frais. Lors de votre prospectio­n, tentez de les localiser par étape d’éliminatio­n en fonction des saisons et de la températur­e de l’eau.

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PHOTO COURTOISIE La nature et les poissons nous laissent de nombreux indices. En sachant les interpréte­r et interagir, on a beaucoup plus de chances de déjouer de beaux spécimens comme ceux-ci.

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