Le grand jour est arrivé « Tu ne peux pas prédire ce qui surviendra » - Shea Weber
TORONTO | La tradition du hockey, c’est un match du samedi soir. Mais ça n’a rien de classique quand ça se déroule un soir d’été du 1er août. Et ça reste encore plus étrange quand il s’agit d’une confrontation entre le Canadien et les Penguins de Pittsburgh dans l’enceinte des Maple Leafs, le Scotiabank Arena.
Pour ajouter à la notion bizarroïde, la LNH jouera ses séries pour une première fois en plus de 100 ans dans des amphithéâtres vides. Autant à Toronto qu’à Edmonton, les deux villes-bulles.
« Je ne crois pas que l’absence des spectateurs changera notre préparation, a raconté Mike Sullivan, l’entraîneur en chef des Penguins. Je peux simplement parler pour notre équipe. Mais nos joueurs connaissent l’enjeu. Juste ça, c’est assez pour être à notre sommet. »
« Une fois que la rondelle tombera sur la glace, ça reste le même sport que nous aimons, a renchéri Sullivan. La quête de la Coupe Stanley reste un facteur assez gros pour se motiver facilement. C’est la meilleure période de l’année. »
LA SPONTANÉITÉ
La rondelle tombera un peu après les huit coups de 20 h pour ce premier match du tour des qualifications, une série trois de cinq, entre le CH et les Penguins.
Comme capitaine, Shea Weber ne passera pas sa dernière journée avant le lancement des hostilités à chercher les bons mots pour son prochain discours dans le vestiaire des siens à Toronto.
« Ce genre de chose devrait venir naturellement pour moi, a dit Weber lors d’une visioconférence de l’hôtel Royal York. Tout le monde est excité de jouer. Ce n’est pas quelque chose que je devrais préparer. Si quelqu’un ressent la passion, il en profitera pour parler avant le match. »
On l’a écrit déjà des dizaines de fois. Mais pour le CH, cette simple participation au tour des qualifications tient d’un miracle.
Sans la pandémie de la COVID-19, le Tricolore n’aurait jamais eu la chance de prolonger sa saison.
« Nous sommes excités. Il y a quelques mois, nous n’étions pas dans cette position, a rappelé Weber. C’est pratiquement une nouvelle saison. Tu ne peux pas prédire ce qui surviendra. Il n’y a aucune équipe qui rentrera en séries avec un élan. »
PAS TROP DE QUESTIONS
Avec ses 65 matchs en carrière, Weber est le joueur le plus expérimenté chez le CH. C’est cinq rencontres de plus que l’homme aux grosses jambières, Carey Price.
Et c’est 65 matchs de plus que les Nick Suzuki, Jesperi Kotkaniemi, Max Domi, Victor Mete et Brett Kulak qui vivront leur baptême des séries.
« Je n’ai pas eu de rencontre spécifique avec nos jeunes joueurs, a affirmé Weber. Mais ce n’est pas une mauvaise chose. Tu ne veux pas que les jeunes deviennent trop nerveux ou trop enflammés. Ça ne sert à rien de trop penser. Ils sauteront rapidement dans le bain après un camp rapide et un match préparatoire. »
Dans le camp des Penguins, il y a beaucoup plus d’expérience. C’est une notion qui a déjà fait couler beaucoup d’encre. Patrick Marleau (193), Sidney Crosby (164), Evgeni Malkin (162) et Kristopher Letang (132) connaissent parfaitement la réalité des séries.
Y CROIRE
Claude Julien a répété le même discours à la veille du premier match face aux Penguins.
Il a le sentiment que ses joueurs ont fait leurs devoirs et qu’ils seront prêts pour ce défi.
« On fait beaucoup de préparation. Je ne voulais pas trop donner d’informations, mais juste assez pour que les joueurs soient excités. J’ai hâte que ça commence. J’aime le fait qu’on nous donne une chance de participer. Ce sera à nous de bien faire. »
« Pour avoir une chance, il faut la confiance. Si tu y crois, c’est déjà gros, a ajouté Julien. Tu dois ensuite faire le travail nécessaire pour concrétiser ce que tu penses. Le caractère joue un gros rôle. On a assez de caractère ici pour convaincre les gens qu’on est meilleurs qu’ils peuvent penser. »