Brûlée par son BBQ
Une Montréalaise gravement brûlée lors d’une explosion souhaite sensibiliser la population aux risques
Une Montréalaise qui a été gravement brûlée aux jambes et sur 20 % de son corps s’estime très chanceuse de ne pas avoir été défigurée après l’explosion d’un barbecue et veut sensibiliser la population à faire preuve de prudence.
« Ça a été extrêmement douloureux, la pire douleur de ma vie, raconte avec émotion Renée Godbout. Quand c’est arrivé, je me demandais si j’allais survivre à tout ça. »
La femme de 64 ans s’en veut beaucoup aujourd’hui d’avoir utilisé un accélérant liquide pour alimenter son barbecue, le 4 juillet dernier, alors qu’elle cuisinait avec son conjoint sur leur voilier, par une belle soirée d’été.
« On s’apprêtait à faire cuire des maquereaux et je ne sais pas trop à quoi j’ai pensé. J’ai mis de l’accélérant, puis déposé la bouteille. J’ai brassé les briquettes et un tison a dû rentrer dedans. Tout m’a explosé dessus », explique Mme Godbout.
Le bas de son corps ainsi qu’une partie du bateau ont ainsi pris feu. Le conjoint de la sexagénaire se trouvait ailleurs sur l’embarcation, et il n’était pas en mesure d’atteindre l’extincteur en raison des flammes.
S’ÉTEINDRE SOI-MÊME
« Il y avait cinq bateaux autour et personne n’est venu nous aider. J’ai failli sauter à l’eau, mais je ne pouvais pas faire ça. Malgré la douleur, je suis descendue dans la cale chercher l’extincteur pour tout éteindre, c’était notre seule chance de s’en sortir. Après, je m’y suis couchée, j’avais si mal », relate la femme.
Après ce qui lui a semblé une « éternité », ils ont finalement pu atteindre la terre ferme pour qu’elle soit transportée en ambulance à l’Unité des grands brûlés du Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM).
« J’ai été super bien accueillie et prise en charge. Après, j’ai eu des suivis, parce qu’il fallait voir comment les plaies se développaient, et changer des pansements », souligne Renée Godbout.
Elle a finalement été opérée le 17 juillet dernier. De la peau saine a été greffée sur les régions qui ont été les plus gravement brûlées.
En plus de ses jambes, la dame a aussi été blessée aux mains et à l’aisselle.
« Ça a duré six heures. C’était vraiment important comme opération, car sinon mes blessures n’auraient jamais guéri. Et tu vois, les endroits où ma “belle” peau a été prise sont déjà pratiquement guéris. Mais une chance que ça ne m’a pas explosé au visage », se console-t-elle.
RÉADAPTATION
Depuis l’intervention chirurgicale, Renée Godbout a entrepris un processus de réadaptation. Elle a donc été transférée à l’hôpital spécialisé Villa Medica, à Montréal.
« Avec la physiothérapeute, on fait beaucoup d’exercices, surtout pour mes chevilles, qui ont été affectées le plus. Je peux maintenant me déplacer sans marchette », se réjouit-elle.
Elle a hâte de pouvoir retrouver ses capacités d’avant et surtout de recommencer à travailler dans son commerce, la charcuterie La Queue De Cochon, sur le Plateau-Mont-Royal.
« Je veux aussi profiter de l’été. Retourner sur le bateau ne sera pas évident, mais il faut faire face à la vie, affirme Mme Godbout. Mais entre vous et moi, je pense que je vais jeter le barbecue... »