Les agents fédéraux restent à Portland
WASHINGTON | (AFP) Les agents fédéraux envoyés à Portland par Washington resteront dans cette ville du nord-ouest des États-Unis jusqu’à que la police locale la débarrasse « des anarchistes et des agitateurs », selon le président Donald Trump.
« La Sécurité intérieure (les forces fédérales) ne quittera pas Portland tant que la police locale n’aura pas achevé le nettoyage (de la ville) des anarchistes et des agitateurs ! » a-t-il tweeté tard vendredi soir.
Les agents fédéraux avaient été envoyés à Portland à la suite de nombreuses manifestations notamment antiracistes organisées dans cette ville, une présence qui a provoqué une vive hostilité.
« NETTOYAGE » ?
Les autorités de l’Oregon et le gouvernement de Donald Trump s’étaient entendus mercredi sur un retrait progressif de ces policiers fédéraux à partir de jeudi, à condition que la police locale stabilise la situation autour du tribunal fédéral de la ville et d’autres bâtiments officiels visés par les manifestations.
La police de Portland avait commencé jeudi à faire évacuer des secteurs du centre-ville bordant le tribunal.
Des centaines de manifestants se trouvaient toujours dans les rues du centreville dans la nuit de vendredi à hier, dans le calme, a constaté un journaliste de l’AFP.
Une manifestante de 39 ans qui n’a donné que son prénom, Rudi, a demandé : « Que signifie “nettoyage” ? [...] Il ne se passe rien qui nécessite un nettoyage [...] pas d’émeute, pas de pillage. Trump ne parle que pour exciter ses partisans. »
« ÉTAT POLICIER »
La mort de George Floyd le 25 mai à Minneapolis par un policier blanc, a déclenché aux États-Unis d’énormes manifestations contre le racisme et les violences policières.
La mobilisation s’est affaiblie, mais des poches de contestation ont persisté, notamment à Portland. Début juillet, l’administration Trump y avait envoyé des équipes d’intervention fédérales, parfois issues des douanes ou de la police aux frontières et arborant toute une panoplie militaire, après des semaines de manifestations.
Leur déploiement a eu pour effet de durcir le mouvement dans cette ville, en particulier après la diffusion de vidéos montrant des manifestants être attrapés dans la rue par des agents fédéraux et jetés dans des véhicules banalisés, et des heurts ont eu lieu chaque nuit aux abords du tribunal fédéral.
Pour les démocrates, ces interventions ont un fort relent d’« État policier ».