L’OMS prévoit une épidémie de coronavirus « très longue »
Les économies plongent et la bataille des vaccins contre la COVID-19 commence
PARIS | (AFP) Plongeon des économies, mesures sanitaires en ordre dispersé et bilan humain toujours plus lourd : la pandémie de coronavirus va probablement être « très longue », prédit l’OMS, alors que pointe déjà une bataille des vaccins.
Six mois après avoir décrété l’urgence mondiale, l’organisation a réuni à Genève son Comité d’urgence pour la quatrième fois pour réévaluer la pandémie et son verdict a été sans appel : le monde doit se préparer à lutter pendant très longtemps.
À ce jour, plus de 17,6 millions de personnes ont été contaminées dans le monde et plus de 680 000 en sont mortes, selon un bilan établi hier par l’AFP.
Les États-Unis comptent 154 319 morts dont 1051 hier, suivis du Brésil (92 475 morts), du Mexique (47 472 décès) et du Royaume-Uni (46 119 morts).
Le Vietnam et les Fidji ont annoncé leur premier mort.
L’Afrique du Sud compte plus de la moitié des cas de coronavirus sur le continent africain. Elle recense 503 290 cas confirmés. De 40 000 à 50 000 personnes pourraient y succomber d’ici la fin de l’année, selon des projections officielles.
Au Japon, l’état d’urgence a été déclaré dans la région touristique d’Okinawa à la suite d’une « propagation explosive » du coronavirus, selon les autorités.
Hong Kong affronte également une nouvelle vague de contaminations et a ouvert hier un hôpital de campagne de 500 lits.
ALLIANCES
Sur le front médical, signe de la compétition intense entre les États, les alliances se multiplient pour s’assurer un accès à un futur vaccin et les rivalités surgissent.
L’immunologue américain Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des maladies infectieuses, a jeté un pavé dans la mare vendredi devant le Congrès américain en émettant des doutes sur la sécurité des vaccins actuellement développés par la Russie et la Chine.
Moscou a annoncé cette semaine espérer entamer dès l’automne la production industrielle de deux vaccins conçus par des chercheurs de centres étatiques.
En Chine, un projet de vaccin d’un institut de recherche militaire a été autorisé fin juin dans les rangs de l’armée chinoise, alors même que les dernières phases de test n’avaient pas démarré.
Côté européen, le français Sanofi et le britannique GSK ont annoncé vendredi un accord avec les États-Unis pour un financement de plus de 2 milliards $ contre la fourniture initiale de 100 millions de doses aux Américains. L’Union européenne s’est mise sur les rangs en réservant 300 millions de doses pour l’année prochaine.
Le Japon a de son côté signé avec l’alliance germano-américaine BioNtech/ Pfizer pour s’assurer 120 millions de doses d’un vaccin potentiel.
ÉCONOMIES EN BERNE
Sur le plan économique, les statistiques mondiales, plombées par les restrictions et mesures de confinement dans de nombreux pays, donnent le tournis.
La zone euro a enregistré au deuxième trimestre un plongeon historique de 12,1 % de son PIB, a annoncé vendredi l’Office européen de statistiques. En France, la chute du 2e trimestre est de 13,8 %, en Espagne ,de 18,5 %, en Allemagne, de 10,14 %.
Aux États-Unis, le confinement a entraîné un effondrement du PIB de 32,9 % pendant la même période en rythme annualisé.